Louis XV le Bien Aimé

Un contemporain affirmait : « Prince, fornicateur, adultère, incestueux, sacrilège, voleur public, ivrogne, fainéant, idiot, excommunié, n’ayant point fait ses Pâques depuis près de vingt-huit ans et digne de toute la colère de Dieu ». À cela, un historien du siècle dernier répond : « Louis XV était un saint ». Cela est exagéré et ceci tout à fait excessif (1). À la trame traditionnelle de la biographie, l’auteur a préféré « l’esquisse d’un portrait par touches successives ». Il s’attache à ce roi en 711 pages documentées. Tout d’abord, la santé du roi surveillée et mise en scène, puis sa position à Paris et à Versailles, le roi au bal, sa beauté reconnue par tous ses laudateurs, son éducation, son métier de roi, sa culture et ses goûts, sa passion pour la chasse, ses palais et demeures, sa sexualité exigeante (90 maîtresses répertoriées), le libertinage royal, sa tendresse paternelle pour les dix enfants qu’il a fait à Marie Leszczynska, en dix ans, le dispositif stratégique de ses appartements, la vie de la cour, l’étiquette et les querelles de préséance, la distribution des faveurs, le choix des hommes dans l’art de gouverner, sa vision de l’équilibre européen, les crises au fil du règne, la religion, la conscience du roi et Dieu. Cette somme sur Louis XV ravira les accros au XVIIIe siècle. Je recommande vivement la lecture de ce « monument » et je ne résiste pas à l’énumération du menu aux dîners ordinaires du roi : Deux potages, deux plats : un jour de mouton, l’autre de bœuf et l’autre de veau, trois plats de rôti bardés (poulet ou perdrix ou lapin, pigeons et oiseaux de rivière). Ensuite, on lui présentait deux compotes et deux assiettes de sec. Et bien, pour ne pas altérer sa santé, le roi touchait à peine à tous ces mets car il souffrait fréquemment d’indigestions. Un magnifique portrait.

 

(1) « Louis XV – Un portrait » – Bernard Hours – Editions Privat – septembre 2009 – 27 €.

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