Ouvrier métallurgiste aux Forges de l’Adour, responsable syndical et politique, maire de Tarnos et conseiller général des Landes, André Maye raconte cette période tourmentée qu’il vécut douloureusement (1). Les Forges furent construites en 1879 et devinrent le haut-lieu des luttes sociales et politiques de ce bassin de l’Adour, notamment des villes de Boucau et Tarnos. En juin 1937, André Maye défile avec les jeunesses communistes et socialistes devant Léon Blum, Premier ministre du Gouvernement et Léo Lagrange, premier Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux sports. En 1938, les Forges de l’Adour sont placées sous le contrôle d’un escadron de garde-mobiles. Dès septembre 1939, la police française, aux ordres, a procédé aux premières déportations en Afrique du Nord des communistes de Boucau-Tarnos. En 1942, des dizaines de patriotes sont déportés dans les camps de concentration allemands. Plusieurs jeunes sont passés dans la Résistance et d’autres subissant les sévices de Franco arriveront à rejoindre les armées de la Libération. En mars 1943, André Maye est contrôlé par la police allemande, emmené à la Kommandatur à Dax, fouillé et « passé à tabac ». Emmené à Labenne, affecté à l’équipe disciplinaire de l’organisation « Todt ». Il creuse des trous dans les dunes, puis coule du béton jusqu’à épuisement. Il s’échappe du camp de Moliets-plage, revient à Tarnos, est arrêté et conduit à la Citadelle de Bayonne. Le 24 juin 1943, il se retrouve dans le camp de Sachso, près d’Orianenburg. Il est affecté dans un camp de Berlin pour réparer les dégâts d’une ville « disloquée » par la guerre. La suite : une avalanche de bombardements alliés sur la capitale, un charnier indescriptible. Enfin, la route vers l’Elbe, la liberté rencontrée sous les traits d’une jeune femme, officier russe. Un témoignage émouvant et vrai.
(1) « Dans la tourmente meurtrière (1938-1945) » – André Maye – Editions Atlantica – mai 2010 – 12 .