Saint-Savin en Lavedan

Saint-Savin s’inscrit entre les voies principales menant à Saint-Jacques-de-Compostelle (1). Ce village des Hautes-Pyrénées domine de toute sa splendeur la vallée d’Argelès. C’est dans ce cadre privilégié que se dresse, majestueuse, l’église romane dédiée au moine ermite. Elle est l’un des rares vestiges de l’ancienne abbaye bénédictine qui fut le grand centre religieux du Lavedan pendant tout le Moyen âge. L’auteur s’attache tout d’abord à décrire le contexte historique de la première abbaye et celui de la construction de l’église actuelle, avec pour étapes la création d’un embryon de vie monastique par Forminius, avant 778,  puis l’arrivée de Saint-Savin. S’ensuivent la restauration des bâtiments par le comte de Bigorre et le vicomte de Lavedan, en 945, le don de l’abbaye à celle de Saint-Victor par Centulle Ier, comte de Bigorre, en 1080, et  l’édification de la grande église romane au XIIe siècle et la surélévation de type défensif aux XIVe et XVe siècles. Dans ce récit, la légende côtoie l’histoire. C’est tellement vrai que certains situent Saint-Savin au Ve siècle et le déclarent premier évangélisateur du Lavedan, d’autres le positionnent vers la fin du VIIIe siècle, datation plus conforme à la chronologie des événements de sa vie. Cependant, tous sont d’accord sur son origine : Barcelone. Vie ou légende, écrite en latin en lettres gothiques, sont exposées dans une série de 18 tableaux sur bois datant du XVe siècle. Il ne manque rien à la bonne compréhension de l’abbaye : son organisation, ses principaux membres et le quotidien d’un moine. Aussi, la structure du bâtiment actuel : portail, chevet, chapiteaux de l’abside, modillons, salle capitulaire, cloître, mobilier, jardins et symbolique architecturale. Martine Cheniaux a résumé très justement Saint-Savin : un rêve de pierre à la gloire de Dieu. Un ouvrage instructif. (1) « Saint-Savin en Lavedan – Entre histoire et légendes» — Martine Cheniaux — Éditions Atlantica — février 2010 — 20 €.

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