Valeur sûre de la littérature, lavocat est à la fois surreprésenté et méconnu (1). Figure majeure de notre société, lavocat est « celui que lon appelle à son secours ». Il incarne la justice et le droit. Les médias sont friands de leurs failles, de leurs outrances et de leurs défauts mais à travers leur comportement, lécrivain développe une réflexion sur les institutions et, souvent, « se plaît à chanter ses louanges ». Ce petit ouvrage présente la langue de lavocat avec un brin détymologie et un mini lexique historique fort utile pour la compréhension et le développement de cette profession à travers les derniers siècles. Deux images de lavocat se dégagent : le trompeur et le sauveur. Il y a les écrivains avocats et les avocats écrivains; ne pas confondre : la virtuosité de la plume nest pas la même. Que retient la littérature de cet avocat à deux faces ? Comme Janus, on rencontre le « menteur, trompeur, roublard, escroc, voleur, attiré par les richesses », à la robe noire dun grand faiseur italien ou anglais et chaussures sur mesure dans le civil, cible de toutes les moqueries qui se prend, parfois, à son propre piège et « le bienfaiteur, le juste » celui que lon appelle immédiatement comme un ami, un dernier recours quand la vie bascule. Au Moyen âge, Rabelais nhésitait pas à citer la litanie des livres de droit de la bibliothèque Saint-Victor que les avocats étaient censés avoir lu et qui, néanmoins, les laissaient dans une grande ignorance. Plus près de nous, Flaubert et Voltaire fustigent ces grands avocats refusés à leurs examens, beaux déclameurs, pédants et exhibant leur culture par lemploi immodéré du latin. Cet ouvrage fourmille dexemples pittoresques tirés des uvres les plus marquantes de la littérature. Un excellent moment en perspective. (1) « Les bonnes lettres de lAvocat» Véronique Gavet et Agnès Aguer Éditions Atlantica février 2010 14 .