Le massacre d’Arméniens en 1895

« J’ai eu l’occasion étant, au début de ma carrière, consul de France à Trébizonde, d’assister au premier en date des grands massacres d’Arménie, le 8 octobre 1895 » (1). L’auteur est né à Montpellier, le 21 mars 1861, de parents issus de la bonne société héraultaise qui recevait les artistes. Adolphe Monticelli, grand peintre provençal que Van Gogh considérait comme un maître, avait fait les portraits de ses parents. Alphonse obtient son bac en 1880 et sera diplômé de l’École des langues orientales vivantes (turc, arabe, persan). Le monde turc attire fortement le jeune attaché au ministère des Affaires étrangères. Le 14 août 1889, il est nommé Consul suppléant à Constantinople. Le sultan Abdülhamid II surnommé « Le grand saigneur » règne alors sur l’Empire ottoman. En juin 1894, il est nommé Consul de France à Trébizonde, l’un des six vilayets de l’Empire à population à majorité arménienne. Il sera témoin du massacre du 8 octobre 1895 « qui constitue une étape importante dans les massacres hamidiens de 1894-1896 ». Il recueille sur place des renseignements précis et détaillés concernant ce terrible drame. À l’âge de la retraite , il revient en France et ses amis fidèles lui conseillent de publier les notes qu’il a conservées. Faire la lumière sur un événement dont les conséquences, proches et lointaines, furent d’une telle gravité pour la nation arménienne, l’incita à se mettre au travail. Jusqu’en 1929, Alphonse Cillière rédige un document vérité sans se soucier de sa date de parution. C’est son arrière-petit-neveu Dominique Bruzy, Président de Chambre à la Cour d’appel de Nîmes, qui confie le document à Gérard Dédéyan, historien de l’Arménie médiévale, Claire Mouradian, historienne de l’Arménie contemporaine et Yves Ternon, docteur en histoire, avant publication. Un récit puissant, un ouvrage de témoignage pour comprendre. (1) « 1895 – Massacre d’Arméniens» — Alphonse Cillière — Éditions Privat — février 2010 — 19,50 €.

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