Le Graal et les Cathares

L’’auteur n’est pas un inconnu pour les Tarbais (1). À l’’invitation du regretté Marcel Derosier, président de la Société académique des H.P, Michel Roquebert vint à l’’Hôtel de ville de Tarbes, en novembre 1983, présenter l’’hérésie cathare et, l’’année suivante, décortiquer la religion des Bogomiles devant une assistance conquise (1). Ce journaliste de la Dépêche du Midi, philosophe de formation, publie « Citadelles du vertige », en 1966, et entreprend de reconstituer l’histoire du catharisme occitan, de la croisade albigeoise et de l’Inquisition méridionale. Qui ne se souvient des 3000 pages, en cinq volumes, de « L’Épopée cathare ». Vers 1182, le thème du Graal fait irruption dans la littérature chevaleresque avec le roman de Chrétien de Troyes « Perceval le Gallois ». Suivent « Perlesvaus et le Parzival » de Wolfram von Eschenbach qui connaît un prodigieux développement avec un point culminant, vers 1225, avec l’anonyme « Queste del Saint-Graal ». Écuelle de la Cène, vase où Joseph d’Arimathie recueillit le sang du Christ ou pierre apportée par un ange, le mystérieux objet porteur de secrets ineffables n’a cessé de hanter l’imaginaire occidental comme le plus haut symbole de l’absolu. De là à identifier sa périlleuse quête à la recherche initiatique du salut par les Cathares, il n’y a qu’un pas… allègrement franchi par beaucoup. Puisque le cycle littéraire du Graal est rigoureusement contemporain de l’épanouissement du catharisme et, dans le même temps, de la terrible répression de « l’hérésie » que fut la croisade albigeoise, il était important de confronter ce courant littéraire avec la persécution des Cathares. Cet ouvrage met en lumière le contexte historique, politique et social des deux phénomènes avec l’étude des données théologiques et le climat spirituel de l’époque. Un passionnant et documenté questionnement. (1) « Les Cathares et le Graal » — Michel Roquebert — Editions Privat — décembre 2005 — 19 €. 

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