La légende du tsar libérateur

Cet ouvrage revêt deux aspects : une partie historique sur le règne d’Alexandre II de Russie et son destin amoureux (1). Sont traités la montée des idées révolutionnaires, les attentats perpétrés contre lui, son assassinat ainsi que sa liaison avec une femme de trente ans de moins que lui, maîtresse qu’il imposera à la cour comme demoiselle d’honneur de la tsarine. Cette favorite fera et défera les ministres et influera sur la conduite des affaires. Selon le diplomate A. de Courtois, la Russie du XIXe siècle est « une laborieuse agrégation d’éléments confus et heurtés ». En 1858, la noblesse comprend 600000 âmes. Elle a été organisée en classes par Pierre le Grand. Les fonctionnaires sont classés en 14 rangs hiérarchiques conférant des droits nobiliaires. Le despotisme et la corruption règnent à la cour. Alexandre II avait peur de son père Nicolas Ier, « colosse de deux mètres de haut, à la mâchoire carrée et au regard glacial ». En 1861, il émancipe 50 millions de serfs sur 61 millions d’habitants. Le manifeste publié ne faisait pas le compte. Les paysans étaient libres mais ils devaient racheter leur terre. Néanmoins, le tsar « fut l’objet d’adoration à Pétersbourg ». L’enthousiasme ne dura pas car les réformes étaient accordées au compte-gouttes. Depuis, Alexandre II dédaigna la noblesse et les courtisans. En 1834, il a 16 ans. Il prête fidélité au trône et part visiter son immense pays. En 1841, il épouse Marie de Hesse et auront 8 enfants. En 1856, le couronnement d’Alexandre II a lieu après la défaite humiliante de la guerre de Crimée dont Napoléon III sera le grand bénéficiaire. L’abolition du servage fut pour lui une épreuve car il dut affronter l’hostilité des propriétaires terriens qui demandaient une indemnisation. Cet ouvrage est une plongée en Russie profonde, continent, encore aujourd’hui, largement méconnu. Passionnant.        (1) « Alexandre II de Russie » — Madeleine Kahn — Editions Atlantica — juin 2009 — 18 €. 

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