Les immigrations en Midi-Pyrénées – XIXe-XXe siècles

Beaucoup d’études spécifiques, de monographies locales sur les départements, localité, ville, quartier, ont été réalisées mais il manquait une synthèse régionale (1). Avant 1914, quels sont les métiers des migrants venus prioritairement de chez nos grands voisins ? Contrebandiers aragonais ou catalans, pâtres ou bergers, quincailliers, bimbelotiers, chiffonniers, peigneurs de laine et tondeurs, cordonniers ou vendeurs d’espadrilles ibériques, chapeliers Piémontais, doreurs argenteurs ou miroitiers d’Italie, pâtissiers suisses, gouvernantes d’enfants ou servantes allemandes, domestiques, tisserands, tailleurs et couturières espagnols, vendeurs de fruits et légumes, chaisiers Vénètes, musiciens allemands et accordéonistes transalpins. Ces étrangers du XIXe siècle feront souche et les mariages mixtes nombreux. Léon Gambetta n’était-il pas fils d’un épicier Génois établi à Cahors. En 1911, 20000 étrangers dont 17000 Espagnols dans notre région. À Tarbes, on les recense dans les briqueteries, la métallurgie, le bâtiment. Au tournant de la Grande Guerre, les ministères de la Guerre et de l’Agriculture recrutent à tour de bras. La porte d’entrée des Hautes-Pyrénées est à Arreau, en 1916. Les indigènes de l’Empire colonial affluent. Le camp de Ger est envahi, les tirailleurs sénégalais donnent au secteur de la caserne Reffye de Tarbes le surnom de «quartier nègre». L’entre-deux-guerres marque l’abandon des terres et la dépopulation. La greffe italienne (51792) prend dans la décennie 1920-1930. Et le flux spontané des Espagnols (35289), en 1936, à Tarbes, se voit à la Société des Forges, dans l’entreprise Ousteau. Suivront l’exil des Républicains espagnols et celui des réfugiés de tous pays en «zone libre». Les Trente glorieuses verront l’arrivée des Portugais, les «rapatriements» d’Afrique du Nord et la venue des travailleurs Algériens, après 1962. Une très belle étude à lire et relire.

 

(1) «Histoire des Immigrations en Midi-Pyrénées XIXe-XXe siècles» – Laure teulières – Éditions Loubatières – octobre 2010 – 19 € TTC.

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