Le dimanche 15 septembre 1839 commence l’histoire de la photographie toulousaine (1). Moins d’un mois après la toute nouvelle technique mise au point par Louis Daguerre, le 19 août 1839. « Antoine Bianchi, opticien de son état, organise la première expérience publique du nouveau procédé de Daguerre permettant de fixer les images sur une plaque métallique ». Les Bianchi, d’origine italienne, possèderont deux magasins, l’un à Toulouse, tenu par le fils et l’autre à Paris, tenu par le père. Le voisin toulousain Giroux est aussi opticien. Fabricant exclusif des chambres de Daguerre, il propose sa structure en bois à Bianchi père qui prend en charge l’optique. Antoine Bianchi, fils, permet aux Toulousains d’admirer les daguerréotypes, pleine plaque, des façades de l’hôtel Vidal et du Capitole. Les daguerréotypistes extérieurs ne vont pas tarder à se manifester, dès 1844. Les premiers studios toulousains apparaissent. Auguste Belloc réalise quelques très beaux portraits. Barthélémy Thalamas s’associe avec Barbou. Adolphe Trantoul crée la première maison de photographie. En 1854, Philippe Molas se fait remarquer à l’exposition de 1858. Mais, c’est Jacques Joseph Provost qui créera, en 1857, des maisons de grande réputation. Les portraits « cartes de visite » révolutionneront la mode dans les années 1860. On parle d’âge d’or de la photo sous le Second Empire. Les grands studios de la IIIe République ne sont pas loin. En 1876, les Provost sont chargés par la municipalité des clichés des monuments publics de la Ville Rose. Quelques saisisantes vues des rues de Toulouse ravagées par l’inondation des 23-24 juin 1875 avec une planche sepia de 36 cadavres saisis dans leur sommeil, annoncent le reportage. les amateurs éclairés se distinguent : Trutat, Fabre, Carthaillac, Régnault, Ancely, Pélegry. Les sociétés excellent dans les expositions. La production photographique y est fort bien analysée. Fort utile, ce dictionnaire illustré résume le monde de la photographie toulousaine. Un ouvrage d’histoire rehaussé par d’exceptionnelles photos.

(1) « Une histoire en images de la Photographie – Toulouse 1839-1914 » de François Bordes – Éditions Privat – octobre 2016 – 26 €.