22 – Guerre des Pyrénées : De l’héroïsme à tout-va

L’enchaînement des défaites après Vitoria n’est pas un facteur d’enthousiasme et d’abnégation devant l’ennemi. Les échecs des mois de juillet et août 1813 à Roncevaux, Echalar, Maya et le désastre de Sorauren, ont laissé des cicatrices. Le Maréchal est considéré, par beaucoup, comme un chef froid, calculateur, insensible à la souffrance des combattants. Circonstance aggravante, la solde n’est plus versée depuis des mois et provoque le plus fâcheux effet sur le moral des officiers et des hommes de troupe. Soult évacue Saint-Jean-de-Luz le 11 novembre 1813. La pluie s’est remise à tomber. Les Français occupent les hauteurs de Biarritz et d’Anglet, le plateau de Beyris, le plateau de Marrac et la rive droite de la Nive jusqu’à Cambo. Pour le Maréchal, il faut tenir la “ligne”, soit la route de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port qui relie les agglomérations suivantes : Bayonne, Saint-Pierre-d’Irube, les hauts de Villefranque, Urcuray, contournement du mont Ursuya, par l’est, Mendionde, Attisane, Hérauritz, Irissarry, Suhescun, Jaxu et Saint-Jean-Pied-de-Port. Le 9 décembre, le Feld-maréchal donne le signal du combat et porte ses plus vives attaques sur Cambo et Ustaritz. Le 13 novembre, Wellington a traversé la Nive en tous points. Dans l’esprit du maréchal Soult, la défense de la Nive ne mérite pas une défense héroïque pouvant aller jusqu’à la mort. Mais tout le monde fait son devoir et les pertes sont estimées à 31 tués, 222 blessés et 11 prisonniers chez les officiers, 482 tués, 4613 blessés, 279 prisonniers et 276 manquants chez les hommes de troupe. Au total, 5914 hommes touchés et 4660 blessés dont la plus grande partie peut rentrer incessamment. Le 12 décembre, le général Pierre Soult a chassé l’ennemi d’Hasparren mais il est arrêté devant le mont basque Chuhimendi par la division espagnole de Morillo et plusieurs escadrons anglais. Il essuie des pertes, blessés et prisonniers qui l’obligent à refluer vers Bonloc, position qu’il estime désavantageuse, puis vers Saint-Esteben et Hélette. Le 13 décembre, au petit matin, il fait attaquer la droite ennemie, sur la hauteur de Losterenéa, au sud-ouest de Saint-Jean-le-Vieux-Mouguerre. À suivre…

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