23 – Guerre des Pyrénées : Le passage de la Mort

Le Maréchal a engagé dans cette terrible bataille cinq divisions et un régiment de la 6e division. L’ennemi a fait combattre trois divisions anglaises, trois brigades portugaises et fait tirer 30 pièces de canon. La bataille dite de Saint-Pierre-d’Irube a fait rage toute la journée du 13 décembre 1813, sans déplacements significatifs, et a duré jusqu’à la nuit. Cette journée se solde par 3000 soldats français mis hors de combat dont 2500 blessés. Des lignes entières sont détruites. Les généraux de brigade Mocquery et Jean-François Maucomble ont été blessés, le lieutenant général, comte d’Erlon, les généraux de division Darricau et Maransin et le général de brigade, baron Baille de Saint-Pol, ont reçu des contusions. Plusieurs chefs de corps ont été mis hors de combat. Le bilan est lourd, très lourd. Pour Wellington, cette bataille est l’une des plus sanglantes de la campagne d’Espagne : “Je n’ai jamais vu de champ de bataille couvert de tant de morts, ni pareil acharnement entre les combattants”. Les Alliés, eux aussi, vivent une journée funeste et le bilan est accablant : 6000 hommes ont perdu la vie, cinquante soldats, dont deux officiers, ont été faits prisonniers par les Français. Pourquoi un combat aussi acharné et meurtrier ? Pour une raison stratégique. Le plateau de Saint-Pierre-d’Irube commande le passage de la route de Bayonne à Saint-Jean-Pied-de-Port, seul axe venant de Basse-Navarre qui permet de véhiculer l’artillerie lourde, bagages et subsistances d’une armée en déplacement. Malgré les lourdes pertes, le maréchal ne voit aucune lumière qui puisse éclairer cette sinistre retraite. Il a envoyé deux lettres au Mal Suchet, chef des armées d’Aragon et de Catalogne, lui faisant part de son souhait de se rapprocher de lui et, joignant leurs forces, de fondre sur le flanc des armées du Feld-maréchal qui ne peut marquer un arrêt dans le développement d’une offensive victorieuse commencée à Vitoria. Suchet n’a aucune estime particulière pour le Mal Soult et traite les projets stratégiques de son collègue de “chimériques”. Dans cette période incertaine quant au choix de la direction à prendre, Soult aurait bien besoin d’un avis autorisé. À suivre…

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