L’Adour autrefois

Cette collection « Autrefois » est une machine à remonter le temps et la source de nostalgies, immanquablement (1). L’auteur rappelle utilement les trois Adour : de la Séoube, aujourd’hui appelé de Payolle, de Lesponne et de Gripp, dans le cours supérieur du Tourmalet. Les géographes firent des mesures « florentines » pour connaître le cours le plus long avant de choisir celui venant du Tourmalet. Toutes les « racines » se réunissent à Campan. De là, les lieux traversés s’égrènent : Bagnères de Bigorre, ses marbreries et ses chanteurs montagnards, Pouzac et l’embranchement du canal de l’Alaric, Tarbes, Vic-en-Bigorre, Maubourguet à la confluence de l’Adour et de l’Echez, Ju-Baulat où le fleuve devient gersois, Préchacq, Cahuzac, Riscle, Saint-Mont, Barcelonne-du-Gers, Aire, départ de la batellerie sur le cours d’eau, Cazères, Grenade, Saint-Sever, Cauna, Mugron, Gouts, Vicq-d’Auribat, Pontonx, Préchacq-les-Bains, Dax sillonné de gabares, galupes, couralins, couraous, bachets, tilholes ou trains de bois, Rivière, Saubusse-les-Bains, Port-de-Lanne, Peyrehorade et Capbreton. Si ce débouché était naturel, il y a mille ans, l’Adour divagua entre le sud de Bayonne et le port d’Albret, soit 35 km. Jusqu’en 1174, le cours semblait avoir choisi Capbreton mais c’était sans compter sur dame nature qui fit des siennes vers 1310-1330. Une nouvelle brèche s’ouvrit au Vieux-Boucau. En 1562, Charles IX demanda à Louis de Foix de creuser un chenal pour que l’embouchure soit à proximité de Bayonne. Le 25 octobre 1578, la Nive s’unissait à l’Adour pour faire sauter l’ultime barrage et envahissait le nouveau canal. Le port de Bayonne était né et la nouvelle bouche s’ouvrait sur la mer au Boucau. Un ouvrage passionnant.

 

(1) « Autrefois l’Adour » – Serge Pacaud – Editions Atlantica – février 2007 – 19 €.

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