Sur l’évier (oursè), ne s’étale plus la cruche (terras) à panse rebondie, sur un tortillon de paille (cabessou) au goulot (tulet) à la forme si caractéristique. Une pompe instantanée, placée à même l’évier, dispense des courses au puits du jardin ou de la cour « où la grue n’étend plus ses grands bras dans les airs ». Le lit à larges rideaux multicolores, avec paillasse de spathes de maïs et matelas de paillette ou de plume (cousne), ne se voit plus dans la cuisine ; il est remplacé dans la chambre à coucher par un lit de milieu avec sommier et matelas de laine. Au cabinet fabriqué dans la vallée d’Aure, a été substituée une armoire à glace et des meubles de style. Le bénitier avec sa branchette de laurier bénit, que l’on apercevait dans maintes cuisines, en entrant, est remplacé par des chromes ou des gravures de journaux illustrés. La pendule dans sa caisse vernie, haute et étroite, ne marque plus les heures dans l’angle de l’appartement, toute la maisonnée possède une montre. L’horloge municipale sonne aussi pour tous. Norbert Rosapelly observe que les broies (bargues), la quenouille (hoursère), le dévidoir (cousseye), avec le métier à tisser (télè) qui avaient servi à teiller, filer, tisser les vêtements et les trousseaux de plusieurs générations, ont été utilisés pour chauffer, avant sa démolition, le four qui bossuait un des côtés de la maison. Les souliers qui furent un objet de luxe – il en était fait mention dans les contrats de mariage – figurèrent dans les dépenses publiques communales. Quelques communes ajoutaient aux gages en argent de divers fonctionnaires ou employés salariés, soit une quantité variable de vin, soit des souliers. Norbert Rosapelly relève ce traditionnel usage à Vic-en-Bigorre et dans trois villages voisins : Andrest, Artagnan et Saint-Lézer. À Vic, en 1588, le sonneur de cloches était payé de 3 écus petits et d’une paire de souliers. En 1616, les Consuls venaient au Conseil encore en sabots. À suivre…