6 – Us et coutumes dans les H.P – Mariage – Noce

Les accordailles obtenues, parfois, après d’âpres discussions, de retard dans la conclusion et souvent de rupture de mariage, les fiancés accompagnés de quelques amis vont à la ville acheter les bijoux. Le jeune homme prend l’anneau qui convient à son doigt et, pour sa fiancée, un anneau appelé la « gorro ». Cette « gorro » est une parure composée d’un cœur attaché au cou par une chaîne ou un ruban de velours noir au bout duquel pend une croix plate; des pendants d’oreille en forme de grand anneau, le fermoir à facettes; d’une ou plusieurs épingles de châle, la tête à facettes, le tout en or. Le don d’observation de Norbert Rosapelly est sans limites. Je vais suivre, mot à mot, sa fidèle description. « Le jour du mariage est donc fixé. Les parents et amis conviés envoient des provisions de bouche consistant en volailles et boissons pour le repas de noces. Le dimanche avant le mariage, le premier voisin de la fiancée porte sur son char les meubles chez le futur : matelas, lit, armoire, linge, etc. Une quenouille émerge sur le tout. Le conducteur, la houlette ornée de rubans, surmontée d’un bouquet, est accompagné de jeunes filles chargées de mettre le mobilier en place. Elles seront accueillies et aidées dans leur besogne par les jeunes gens amis du futur, le tailleur et la couturière qui ont confectionné les garnitures du lit et les vêtements nuptiaux. La mise en place du mobilier et l’arrangement du linge dans l’armoire se font dans une ambiance joyeuse, au milieu des plaisanteries les plus folles auxquelles les jeunes filles n’opposent qu’une molle défense, de cris perçants, de bruyants éclats de rire. La paillasse est bourrée de bûches et de cailloux, le linge caché dans la maison; les meubles sont mis dehors dans les fourrés. Le char qui doit ramener les jeunes filles est démonté si le conducteur ne fait bonne garde ». À suivre…

“Traditions et coutumes des Hautes-Pyrénées” – Norbert Rosapelly – Préface Rolande Bonain – Edition Société Académique des Hautes-Pyrénées – 1990.

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