5 – Us et coutumes dans les H.P – Naissance et baptême

Norbert Rosapelly est une source irremplaçable pour tout ce qui touche aux pratiques quotidiennes et rituelles en Bigorre. Le chapitre I est consacré aux événements de la Vie. À la naissance d’un premier né, il était d’usage à Lagrange (65300) de tirer un coup de pistolet quand c’était un garçon. Émouvant non ? Le cordon ombilical était conservé temporairement et porté au cimetière lors des funérailles d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un voisin. On ne devait pas le jeter au feu, l’enfant aurait, plus tard, tendance à se brûler ou à se noyer. Si un morceau d’enveloppe fœtale restait collé sur la tête du nouveau-né, il était né coiffé avec tous les avantages y afférant : heureux toute son existence et une belle réussite dans toutes ses entreprises. Rosapelly connaissait des familles qui conservaient précieusement cette coiffe considérée comme un talisman. Mais pourquoi diantre ? Pour une raison capitale. La certitude de tirer un bon numéro au tirage au sort qui devait décider le départ pour un service militaire parfois long de sept ans ou son exemption pure et simple. Si l’arrivée de l’enfant est un événement inéluctable, son baptême doit être pensé et préparé afin de mettre toutes les chances de son côté. Donc, il fallait baptiser le lendemain car les sorcières auraient pu jeter un sort sur le nouveau-né. Mais, attention, la matrone veille et du pain, de l’ail et du sel sont placés sur la table recouverte d’une serviette. Là, tout va bien et ces trois aliments conjureront durablement les mauvais sorts. Tous ceux qui assistaient au baptême portaient des paquets de lin – asclets – et le prêtre s’essuyait les mains et parties du corps du baptisé sur lesquelles les onctions avaient été faites. On offrait à l’officiant le reste avec la capule, morceau d’étoffe tissé de lin fin, dont le prêtre se servait pour essuyer les vases sacrés. À suivre…

“Traditions et coutumes des Hautes-Pyrénées” – Norbert Rosapelly – Préface Rolande Bonain – Edition Société Académique des Hautes-Pyrénées – 1990.

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