1968 – L’Amérique aussi

L’année 1968, la pire de toute l’histoire américaine ? (1). L’auteur, l’un des meilleurs spécialistes de la société et de la politique américaine, déroule un argumentaire sérieux sur la période en Outre-Atlantique, de cette année-là et celle de Donald Trump, en 2018. Aux États-Unis, l’année 1968 est marquée par les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy. En France, il y a 3 morts parmi les manifestants de mai 68. Les heurts avec la police sont très violents. Les citoyens américains s’opposent à l’escalade militaire au Viêtnam. Une marche sur Washington attirera 500000 manifestants en 1969. Cette guerre lointaine n’en finit pas et le racisme anti-Noirs fait rage. 200 manifestations étudiantes de masse ont eu lieu au premier semestre 1968 avec 59 occupations de locaux. Le maître de conférences Branaa écrit : «L’Amérique semble lancée à pleine allure sur une voie qui mène droit vers un monde inconnu». Le républicain Richard Nixon triomphe et arrête les hostilités au Viêtnam. La contestation aux U.S.A est générale. Aujourd’hui, Branaa pourrait y ajouter l’invasion du Capitole par l’ultra-droite. Les mouvements pacifistes émergent, les marginaux aussi : beatniks, hippies, underground. Tous admirent Martin Luther King et Gandhi. Les «baba cool», adoptent «peace and love», veulent profiter de la vie, des drogues et inventent le slogan «faites l’amour, pas la guerre». On «plane» au son des musiques anglo-saxonnes : Beatles, Rolling Stones, Pink Floyd. Il n’y a plus d’entraves au sexe. Jacques Brel fait fureur avec sa chanson contestataire : «Les bourgeois c’est comme les cochons… plus ça devient vieux, plus ça devient con…». Là-bas, les «panthères blanches» ou les hippies rejettent les institutions. Même «les religieux sont en recherche d’une nouvelle conscience et pratiquent la méditation». L’auteur précise : «Les années 1960 sont une période charnière dans la narration de l’histoire de l’Amérique pour cette part honteuse qui a commencé par l’arrivée des premiers colons anglais lorsque ceux-ci ont amené avec eux des esclaves…». Je recommande ce remarquable ouvrage.

  1. «1968 – Quand l’Amérique gronde» – Jean-Éric Branaa – Éditions Privat – 2018 – 18 €.

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