Le maire de Vic-Bigorre poursuit : « Dans le Béarn, le clergé et la noblesse réunis dans un seul corps, ne forment qu’un vœu, le Tiers État forme la chambre Basse. Elle a son président particulier. Ces deux corps réunis ont le droit de statuer, mais ils ont mutuellement le droit de s’empêcher. Si l’un de ces corps à une opinion différente de l’autre, ils nomment chacun six commissaires pour examiner leurs opinions, les modifier et les concilier. Mais il n’est jamais venu dans leur esprit, de donner à un troisième corps dénué de toute espèce d’intérêt, le pouvoir de leur dire : je veux qu’un tel corps soit oppresseur et l’autre opprimé… Le pays des Quatre Vallées offre un phénomène bien surprenant, l’organisation de leurs États est fondée sur la justice. L’homme y jouit de tous ses droits. Il est étonnant que ce pays environné de peuples anciennement soumis à toute l’atrocité du gouvernement féodal, ait conservé sa liberté. Chaque communauté avec son seigneur, son curé et ses consuls, nomme librement un électeur, ces électeurs rassemblés dans le chef-lieu de la vallée, élisent deux représentants ; ces huit représentants, avec deux syndics qu’ils choisissent et leur président, qui est le juge des Quatre Vallées, constituent l’assemblée de leurs États, un des syndics fait l’office de Trésorier ». Dominique Lalanne considère le système administratif du pays des Quatre Vallées supérieur à celui de la Bigorre qui a une constitution différente, certains possesseurs de fiefs ayant seuls le droit d’entrée aux États ; le reste des nobles propriétaires de fiefs n’y ont point d’entrée. Le Tiers État est composé de députés des villes, bourgs et vallées. Les maires, les lieutenants de maires ou premiers consuls, sont députés nés. Les officiers municipaux sont souvent acquéreurs de ces places. Ils ne représentent donc point leur ville, n’étant pas élus librement. Les propriétaires des campagnes n’y ont point de représentant quoiqu’ils supportent la plus grande partie des impôts. J’en excepte quelques vallées où le régime féodal n’a jamais pénétré. Il paraît même inexplicable, comment elles se sont soumises à l’administration aristocratico-féodale des États. À suivre…