5 – 1789 : Comparaison n’est pas raison

Dominique Lalanne, maire de Vic-Bigorre du 25/01/1781 au 14/12/1789, date de l’abolition des municipalités par l’assemblée Constituante, n’ignore pas la tenue de l’assemblée des notables, le 6/11/1788. Il déclare : « Messieurs, il serait impossible d’y trouver une époque aussi mémorable que celle ou la Monarchie française se trouve aujourd’hui. Quel spectacle pompeux et imposant n’offre-t-elle pas à nos yeux ? Un Monarque juste et bienfaisant ; une grande nation éclairée s’occupant d’établir la félicité publique sur la base inaltérable de la justice. On voit, d’un côté, le prince inviter tous les ordres de la Société à porter aux pieds de son trône, le vœu de l’opinion publique. Il assemble les notables de son Royaume ; il leur demande des Conseils, l’on voit d’un autre côté, la masse entière des Citoyens s’ébranler, s’agiter et se porter avec ardeur vers le bien public ; mais avec sagesse et sans autre arme que la saine et froide raison. Presque toutes les Provinces ont déjà manifesté leurs vœux et les ont déposés dans le sein paternel de Sa Majesté. La seule province de Bigorre et sa Capitale demeurent apathiques et muettes. Serait-ce parce que son administration est si parfaite qu’il n’y a rien à changer, ni à modifier ? Ou bien serait-ce parce que l’aristocratie féodale qui la régit encore, flatte un certain nombre d’individus, tandis qu’il flétrit l’âme des autres ? Si nous jetons les yeux sur les deux provinces au milieu desquelles nous sommes placés, nous serons frappés de la différence énorme qui se trouve entre le régime des États de ces deux provinces et le nôtre. Il semble que nous soyons de quatre siècles plus reculés ». Le Maire de Vic-Bigorre affirme que toutes les provinces ont déposé leurs vœux auprès de Sa Majesté. Il faudra attendre le printemps de 1789 pour que toutes les provinces aient présenté leurs doléances. Il dépeint la Bigorre, pays d’États, né en 1607, comme une administration apathique et muette et la place en comparaison avec l’Armagnac (Gers), pays d’Élection et le Béarn (Basses-Pyrénées), autre pays d’États qui s’administre à partir de ses coutumes et où le Tiers-État bénéficie d’un statut plus égalitaire.  À suivre… 

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