57 – L’Arsenal de Tarbes : L’Union sacrée

En résumé, l’avenir apparaît bouché pour le Centre de Tarbes. Les parlementaires militent pour une concentration sur Roanne des activités «blindés» qui, logiquement, éliminerait définitivement l’Arsenal de Tarbes. Cette conclusion est ressentie comme un coup de poignard dans le dos !  Le 21 janvier 2003, Michèle Alliot-Marie reçoit au ministère de la Défense les cinq parlementaires des Hautes-Pyrénées et Gérard Trémège, le maire de Tarbes. Aucune annonce. Yves Nicollin, député UMP de Roanne, aurait affirmé aux représentants CGT de GIAT Roanne, qu’à l’horizon 2006, l’effectif total de GIAT Industries passerait de 6300 à 2700 salariés et que les centres de Bourges, Saint-Chamond et Tarbes fermeraient.  Cette annonce de fermeture du site tarbais fait grand bruit dans les milieux politiques et économiques. Yvon Bourges, questionne Michèle Alliot-Marie sur le devenir de l’Arsenal de Tarbes. Elle lui répond qu’il n’est pas question que le site ferme mais que le plan social qui sera annoncé devrait réduire le personnel aux environs de 500 unités. Le 27 mars, 400 salariés ont débrayé à partir de 9,30 heures Ils sont tous revêtus de T-shirts blancs floqués d’un simple slogan «GIAT Tarbes vivra». Le 7 avril 2003, Luc Vigneron, PDG de GIAT, présente le plan intitulé : «Projet GIAT 2006». Les délégués syndicalistes du CCE sont assommés. André Golliard, délégué CFDT : «C’est un véritable trou noir pour les salariés…Des drames sociaux et humains sont à craindre…La souveraineté nationale vient d’en prendre un coup. C’est un véritable plan de démantèlement destiné à diluer le capital de l’État en vue d’une privatisation». Pour Jean-Pierre Brat de la CGT : «Nous sommes face à un crime d’État…C’est véritablement la mort du GIAT qui est programmée». Le mardi 8 avril, 500 arsenalistes défilent dans les rues de Tarbes. Les salariés relèvent la tête et le vent de la révolte souffle. Jacques Argounes, président de l’Union des Entreprises des H.P, déclare : «Jamais je ne suis descendu dans la rue. Mais, cette fois, je ne rechigne pas à le faire ». Ce 12 avril 2003, 3500 personnes se sont réunies devant la préfecture. Les visages graves sont braqués sur Daniel Gerbault. À suivre… 

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