La production du Leclerc est donc sur une pente déclinante. Or, ce char représente la plus importante charge de travail du groupe, ainsi qu’un produit de qualité emblématique. Puis les enquêteurs mettent le doigt sur une évidence : «Les mesures d’âge ont permis de réduire de façon importante les effectifs de la société de la manière la moins douloureuse et la moins contraignante possible. Toutefois, cette politique a un coût élevé : le volet social du PSES s’élèvera au 31 décembre 2002 à 429,8 m€. Une culture de la mesure d’âge semble s’être instaurée depuis quelques années, ce qui tend à susciter une démobilisation et une certaine résignation de la part des personnels qui finissent par attendre presque comme un dû leur départ anticipé de l’entreprise. Ces mesures ont également pour conséquence d’accélérer la disparition des compétences, dans la mesure où ce sont les employés les plus anciens, donc les plus expérimentés, qui quittent l’entreprise parmi les premiers. Le très faible nombre d’embauches a contribué à relever la moyenne d’âge de la société aux alentours de 44-49 ans selon les établissements. L’idée selon laquelle la réduction des effectifs se poursuivra au travers de nouveaux plans sociaux n’a pas contribué à dynamiser la société, dans la mesure où certains employés commencent à attendre la retraite de plus en plus tôt. La reconversion hors de l’entreprise n’est pas une idée très répandue. Il est vrai que les situations des bassins d’emploi ne sont pas particulièrement propices». En dépit de cette morosité ambiante, GIAT Industries reçoit une reconnaissance objective et le certificat d’approbation de la norme ISO 9001-2000, le 13 décembre 2001. Elle est la deuxième société d’armement française à recevoir cette certification convoitée, après Dassault, mais avant EADS, Thales, Panhard. Cette reconnaissance, remplit d’une fierté légitime les salariés de l’entreprise. Les enquêteurs déclarent : «La disparition de GIAT Industries n’est pas envisageable, car la préservation de l’indépendance stratégique de la France exige que le pays conserve une industrie d’armement terrestre, y compris dans la perspective d’une défense européenne…». À suivre…