Tarbes est garnison d’artillerie depuis l’arrivée du Lt-colonel de Reffye, en 1871. Télescopage de l’histoire, c’est à cette époque – 1874-1878 – que le lieutenant Ferdinand Foch sert au 24e Rgt d’artillerie. À la Noël de l’année 1877, Antoine Brauhauban, chef d’escadron en retraite et ancien maire de Tarbes – 1875-1877 – fait donation à la Ville de son hôtel particulier du XVIIe siècle : «avec tous les meubles meublants, chevaux, voitures, pour être jouis par le général d’artillerie qui sera en garnison à Tarbes». Le 23 janvier 1878, le ministère de la Guerre prend des dispositions pour que le commandant de la 18e Brigade d’Artillerie puisse bénéficier du legs d’Antoine Brauhauban : «En bénéficiant d’un hôtel particulier en centre ville, avec ses meubles, ses chevaux et ses voitures, Tarbes, en la personne de son ancien maire, donne au général de Reffye la possibilité de tenir son rang. Chacun sait qu’il n’a pas fait fortune à la tête de l’Arsenal et qu’il y a même laissé quelques deniers personnels». Pour lui, le départ de l’Arsenal est un crève-cœur, un arrachement, une blessure qu’il ne peut cacher à ses amis. De Reffye est harassé par la cadence de travail que lui a imposée la conduite de son Atelier et une grande lassitude transparaît. Pour autant, croyez-vous qu’il prenne dans sa nouvelle fonction un rythme mieux adapté à son état de surmenage ? Que non ! Il poursuit deux grands chantiers en cours : au sud de la ville, l’achèvement de la construction d’un quartier d’artillerie – futur quartier Soult – où a pris place le 24e R.A. et, au nord, la construction d’une caserne – dénommée bientôt De Reffye – pour accueillir le 53e Rgt d’Infanterie venant de Bayonne. Le Général assiste à toutes les cérémonies religieuses, civiles ou militaires de la garnison. Les tarbais le connaissent et le reconnaissent, enfin ! Il s’adonne à sa passion pour la préhistoire en sillonnant le camp de Ger en compagnie de son ami et compatriote alsacien : le colonel Edgard Pothier. Le 27 mars 1879, rue de la Moisson, il tombe lourdement de son cheval. Malgré son énergie légendaire, le Général lutte, puis s’éteint, doucement, le 6 décembre 1880, à Versailles. À suivre…