Les historiens de la Résistance ont longtemps ignoré l’histoire du Bataillon de l’Armagnac (1). Maurice Parisot est né le 26 septembre 1899 à Bar-le-Duc (Haute-Marne). La famille lorraine du père compte plusieurs militaires et universitaires. Homme de rigueur et d’austérité, il est professeur d’université. Sa mère, née Fawtier, appartient à la gauche républicaine et a parcouru le monde. Il passera ses baccalauréats et s’engagera à 17 ans dans la Grande Guerre, en 1917. Démobilisé en 1922, il choisit l’Agriculture et la mise en valeur de la terre des grands domaines d’Afrique du Nord. C’est en Tunisie que naîtra sa fille Anne-Françoise après son mariage avec une Alsacienne, Jeanne de Place. Mobilisé en 1939, il veut combattre mais le vieux Maréchal a signé l’Armistice avec l’occupant. En juin 1941, venant d’Alger à la suite d’Henri Monnet, conseiller d’une société financière et commerciale, il est désigné pour gérer une propriété à Saint-Gô, près d’Aignan, dans le Gers. Il refuse de s’engager avec Pétain et vient en aide aux déserteurs de la Wehrmarcht, notamment les Alsaciens-Lorrains, et aux étrangers de toutes confessions dans les fermes qu’il gère. En 1942, premiers contacts avec une Résistance qui s’organise dans le Gers. Le général Jacques Lasserre se fait précis et nous entraîne dans la recherche d’hommes et de réseaux locaux sûrs tels que l’Armée secrète (AS) et les Mouvements Unis de la Résistance (MUR). Maurice Parisot veut créer un bataillon pour une action immédiate, donc militarisée, et une action différée avec l’aide de patriotes ruraux disséminés dans la campagne gersoise. Le bataillon sera regroupé à Panjas. Le 7 juin 1944, tout sera prêt pour accélérer le départ des occupants et exécuter les « collabos ». Tous les problèmes de la Résistance sont abordés : hiérarchie, argent, justice, francs-maçons, coopération avec les Britanniques et les réfugiés Espagnols. Mort accidentellement le 6 septembre 1944 sur l’aérodrome de Francazal, le Lt-colonel Maurice Parisot sera honoré dans la plus grande solennité. Magnifique ouvrage.
1 – « Le Bataillon de l’Armagnac – La Gascogne en résistance » – Jacques Lasserre – Éditions Privat – avril 2018 – 24,50 €.