29 – Aux Pyrénées : De Tarbes à Vic-en-Bigorre

Léon Richard s’étend longuement sur les paysans du Gers charitables et hospitaliers. Mais restons en Bigorre. Rabastens possédait autrefois des fortifications et un Château fort qui en faisaient un lieu de sûreté pendant les guerres civiles et religieuses. Le temps le plus mémorable des sièges fut celui des protestants qui y soutinrent contre le maréchal de Monluc, au XVIe siècle. Ce dernier fut blessé au pied des murailles. Il eut le visage fracassé d’un coup d’arquebuse ce qui l’obligea à porter un masque. Il se vengea en passant tous les habitants protestants par la potence, la roue et le fil de l’épée. Il était suivi par deux bourreaux qu’il appelait ses laquais et, pour transmettre son caractère féroce à ses enfants, il les faisait, paraît-il, baigner dans des cuves de sang. Drôle de catholique… Maubourguet en Rivière-Basse fut démembré du Haut-Comté en 1256 pour être donné à Gaston VII Moncade, vicomte de Béarn et Mathe de Bigorre son épouse. Léon Richard conteste le mauvais goût que les Templiers ramenèrent de Syrie pour bâtir leur église : alliage de gothique avec de l’oriental, porte d’entrée offrant des arabesques altérées, clocher octaèdre à sa base et sommet en pyramide octogone. Vic-de-Bigorre (Vic-en-Bigorre est plus tardif) trouve grâce à ses yeux : lieu des plus considérables de la province, comtes toujours regardés comme tels, habitants traités avec distinction. Pierre, vicomte de Marsan et comte de Bigorre, leur donna en 1151 la permission de bâtir un château pour se défendre contre les Béarnais. Bozom-Mathas et la comtesse Pétronille leur accordèrent en 1288 un singulier privilège : tout meurtrier qui aurait tué un habitant de cette ville devait être enterré vif sous le cadavre. En 1300, Philippe le Bel déposséda Roger, comte de Foix, qui se réfugia dans le château. Vic-en-Bigorre subit tous les malheurs des guerres civiles de 1569 à 1592. Le voyageur nous révèle que les habitants devinrent belliqueux pendant ces troubles et remarque qu’ils ont conservé depuis un caractère martial. On compte un grand nombre d’officiers qui ont servi avec distinction dans les armées des rois de France, et particulièrement sous Louis XIV. À suivre…

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