Léon Richard évoque quelques promenades rapprochées. Celle qui mène aux bains de la Raillière, dans une position la plus sauvage. La montagne est composée de granit qui a perdu son sommet, en partie. Des blocs considérables se retrouvent sur les flancs de la montagne, autour des bains et jusque dans le lit du gave. «Là, ils semblent présenter l’aspect effrayant des nombreuses victimes d’un combat terrible. Ils sont épars, rassemblés, pressés, entassés, maintenant en repos. Ce repos ressemble à celui de la mort». Notre voyageur apeuré se dirige à présent vers la cascade de Mahourat qu’il atteint par un chemin scabreux, à une demi-heure de marche depuis Cauterets. L’excavation ténébreuse ne le rassure pas. Quelques pas faits en profondeur lui procurent une sensation horrible. Une fumée et une odeur sulfureuse viennent de l’entrée. On sent une chaleur considérable à mesure que l’on avance : «l’antre est resserré ; à son extrémité, on touche aisément la roche de la main et de la tête ; elle est brûlante et en même temps baveuse». Il ne restera pas longtemps dans l’effrayante ouverture de cet enfer et le retour à la cascade est une délivrance. Il préfère encore le mugissement et la limpidité de la cascade à cette caverne sulfureuse «magnifiquement horrible». On reprend la marche. Quel chemin ! Blocs de granit, marches exhaussées, il faut sauter et bondir. Le mur vertical de rochers est proche, on se glisse dessous, rien n’est lié, tout menace. On passe tout de même en sécurité. Le guide Palassou estime que les masses de granit vues pourraient aisément servir de base à la statue de Pierre le Grand, en Russie. De cette hauteur, il nomme les différents bains éloignés l’un de l’autre d’une demi-lieue, les montagnes de Culas toujours couvertes de neige et de glaçons, les pics d’Issé, de Monein et le pic du Midi de la vallée d’Ossau haut de 1400 toises (2728 m). Jusqu’aux trois quarts de sa hauteur, il est hérissé de pointes entourées de sapins mais sa terminaison, dénuée de végétation, ressemble à un amas de rochers terminés par deux cônes inclinés qui font penser à «deux dents canines» de longueur inégale. De là, on aperçoit le bassin de Cauterets. À suivre…