Léon Richard compare les eaux des bains de Cauterets à celles de Barèges et déclare qu’elles sont à peine différentes. Peut-être un peu plus de chaleur, des sources à 41° qu’il faut refroidir pour les clients. Pour les suites de blessures, la préférence va nettement vers Barèges mais Cauterets ne désespère pas de détroner un jour le voisin. Ici, le climat est plus doux, un sol plus fidèle, une situation moins exposée et des sources si abondantes qu’elles alimentent plus de bains et de douches qu’à Barèges. Par exemple aux sources de l’Est, la température du bain de Bruzaud est de 32° et comprend une buvette, une douche d’un volume et d’une chute considérables, 12 cabines de bains, un large péristyle, un petit salon de repos, un chauffoir à plusieurs cases de manière à prévenir le mélange du linge, des plates-formes ombragées, des jardins en terrasses, des bosquets. Le Poze est à 36,5°, la Reine est de 39° pour les douleurs rhumatismales, César est à 40°. Aus sources du Midi, la Raillière bénéficie d’une grande réputation de tous temps et attire beaucoup de malades à Cauterets ; la température est de 21°. L’établissement est composé de 24 vabines de bains dont 12 revêtus en marbre poli, une buvette, une douche, un large péristyle, deux petits salons, un grand salon et deux chauffoirs pour le linge. Il faut ajouter le Petit-Saint-Sauveur à 24°, le Pré à 38°, la fontaine du Mahourat (mauvais trou) à 40°, la source des Œufs est inutilisée. Le bain du Roi rappelle la guérison d’Abraca, roi d’Aragon. Marguerite, sœur de François Ier, reine de Navarre, à laissé son nom à une fontaine qu’elle utilisait souvent en compagnie de poètes, musiciens et amis intimes. Elle y fut surprise par une avalanche : «Les maisons de Cauldrès étaient remplies d’eau. Ceux venus d’Espagne y retournèrent par la montagne. Les Français voulurent regagner Tarbes mais les ruisseaux et le gave détruirent les ponts de bois. Ceux qui prirent une route détournée furent mangés par des ours. L’abbé de Saint-Savin logea les dames et demoiselles dans son appartement. Il leur fournit de bons chevaux du Lavedan, de bonnes capes du Béarn et des vivres pour arriver à Notre-Dame de Sarrance». À suivre…