17 – Aux Pyrénées : Les mœurs de Barèges

Le vallon de Barèges placé au centre de la chaîne des Pyrénées, depuis Saint-Jean-de-Luz jusqu’à Port-Vendres, confine, à l’orient, avec la vallée de Campan et d’Aure; au midi, à celle de Broto en Aragon; à l’occident aux montagnes de Cauterets; au nord, à la vallée de Lavedan. Les travaux pratiqués pour les routes menant de Lourdes jusqu’à Barèges et les ponts de pierre et de marbre jetés sur des «abîmes» commencèrent en 1735. Léon Richard remarque, qu’en 1743, que le Gave «s’étonne de voir rouler sur ses corniches, le plus souvent garnies de parapets, la première voiture dont on ait jamais entendu parler dans ces montagnes». La vallée de Barèges et de Gavarnie qui en dépend comprend environ 6000 habitants établis dans une vingtaine de villages et quelques hameaux, quatre villages dans le bassin de Luz, les autres dispersés çà et là et quelquefois perchés sur des rochers. Pour Richard, la crédulité des montagnards semble dominer sur le raisonnement «Fidèles à l’ancien culte de leurs pères, ils invoquent particulièrement la Vierge». Le devoir des valléennes, comme chez les Germains, est de pleurer les morts et celui des hommes de s’en souvenir. Cette observation fleure l’étonnement. Surprenant… N’est-ce pas toujours vrai ? Il qualifie le caractère des valléens de fier, généreux et sensible mais d’une sensibilité virile. La menace et le dédain les irritent; la douceur et l’humanité les subjuguent. Religieux observateurs des coutumes anciennes, les deux sexes s’allient rarement hors de leur pays de sorte qu’ils forment tous une grande famille. «On se marie ailleurs; ici l’on s’épouse réellement et la foi conjugale y est respectée comme un trésor public». Les femmes «aussi pures que les neiges qui les entourent travaillent constamment pendant toute l’année mais les hommes se reposent durant l’hiver». Il y a dans la vallée plus de prairies que de terres labourables; cela vient de l’abondance des eaux venues de la montagne. Il est vrai que se servir d’une charrue sur de telles pentes où l’on se soutient à peine. Les moissons sont souvent ravagées par le vent du midi et, l’hiver, les pluies, les neiges entraînent la terre végétale sur les roches. À suivre…

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