Léon Richard porte un jugement détaillé sur le Pyrénéen de cette vallée de Luz. Il précise qu’ils n’ont de sauvage et de grossier que l’habillement : capuchon et manteau d’étoffe grossière, pour la saison d’hiver, et bonnet phrygien et simple veste, pour l’été. Mais «Ils parlent tous français, non seulement dans le territoire de Luz, mais encore dans les parties reculées du canton et beaucoup mieux que les paysans des environs de Tarbes ou de Toulouse, même que ceux du Limousin…Ils sont loin de la rustique simplicité de ces derniers, mais ils le sont également de leur rustique franchise. Doués d’un esprit pénétrant et de cette extrême finesse trop souvent exclusive de l’extrême bonne foi, ils se font remarquer par une singulière prestesse (rapidité, présence) dans la répartie et une sorte de facilité dans la conversation que les étrangers ont souvent lieu d’admirer chez ceux avec lesquels ils se trouvent en rapport, notamment les guides dont ils font leurs compagnons de voyage pour les excursions ordinaires de ces montagnes qui sont celles de Gavarnie, Pic du Midi, Notre-Dame de Héas et lac de Gaube. Malheureusement, parmi eux, le même esprit de cupidité que dans tous les pays où l’affluence des étrangers a produit celle de l’argent et des mercenaires. Ce peuple simple dans ses besoins comme dans ses mœurs et recommandable par son désintéressement, n’a pu résister à l’amour de l’argent qu’on lui apporte de toutes parts, dans la saison des bains, et qu’on lui a rendu nécessaire». Quant au physique, poursuit-il, ils sont d’une stature médiocre, vantés comme des gens robustes ; ils le sont pour ceux qui arrivent de la Gascogne où l’espèce est inférieure, mais non quand on vient du Béarn où elle est bien plus belle et, comme si, dans les Pyrénées, la hauteur des hommes était en raison inverse de celle des montagnes. Il a constaté que l’espèce se relève dans le Roussillon où il a remarqué beaucoup de hautes tailles, de ces formes herculéennes, de ces figues énergiques et martiales qui caractérisent les Béarnais ainsi que les Basques. Nous poursuivrons avec la déclaration de la comtesse de l’Épine qui trouve les barégeois d’une extrême tristesse. À suivre…