Jacques Rivière, un curé de choc

L’élection commence le 22 avril 1789, il est trois heures de l’après-midi. Sur 296 votants, Jacques Rivière, curé de Vic-en-Bigorre, réunit 159 voix. Il franchit la majorité requise et sera le représentant du Clergé de Bigorre aux États généraux de Versailles, le 5 mai 1789. Il est né le 26 mai 1726, à Luz en Barège. Docteur en théologie, formé à l’université de Toulouse, puis ordonné prêtre à Tarbes en 1753. D’abord employé à Ibos, il est envoyé au poste de vicaire à Vic-en-Bigorre, en 1755, où il exerce pendant 11 ans, sous l’égide du curé Lanère, jusqu’en 1767. Par permission de l’évêque de Tarbes, Mgr Pierre lIl de la Romagère de Ronssecy, il est reçu à Garaison, en Magnoac, où il exerce en qualité d’habitué et ensuite de chapelain missionnaire, jusqu’à la fin de 1773. C’est le prieur de Saint-Lézer, l’abbé Séris, demeurant à Paris, qui l’a nommé à la cure de Vic-en-Bigorre et c’est Mgr l’Évêque François de Gain de Montaignac qui en est le « collateur », c’est-à-dire qui lui confère un bénéfice ecclésiastique confortable, il est vrai. Le quart de la dîme majoré de quelques « novales » et un droit de suite dans les paroisses de Bazillac, Camalès et Sarriac lui assurent un revenu de 3400 livres/l’an. Il constate que beaucoup d’enfants n’ont pas fait leur première communion et n’ont pas été confirmés. Il déclare qu’un grand nombre de réfugiés à Vic ne pouvaient vivre ailleurs ayant été chassés. Ces immigrés viendront renforcer la profession des brassiers vicquois. Jacques Rivière quitte Vic le 26 avril avec les trois autres députés élus : Barére, Dupont, de Fosseries, pour arriver à Versailles, le 1er mai 1789. De Paris, il adressera des libelles imprimés où il attaquera violemment l’ordre nouveau et la Constitution civile du Clergé. Il fera distribuer ses brochures par son neveu Cyprien Rivière, médecin et Jean Giffard, chirurgien, qui vaudra à ce dernier un séjour en prison, en 1791. Il est de retour à Vic, en janvier 1792. Malade, il se retire à Tarbes où il décède, le 19 septembre 1792. Inhumé le lendemain dans le cimetière de la paroisse Saint-Jean, il a 66 ans.

1 – « De Vic-Bigorre à Tarbes en 1789 » – Claude Larronde – Imprimerie ICN à Orthez – 2007.

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