11 – Aux Pyrénées : D’Argelès à Arrens

Au-delà Saint-Savin, Léon Richard a visité le château de Miramont que le poète gascon Despourrins fit élever. Ses chansons «patoises» sont estimées et, le soir, les bergers qui reviennent des champs entonnent la romance du berger délaissé. D’Argelès à Arrens, dernier village de la vallée et du royaume, il faut compter trois lieues de poste, soit 13,151 km. À sa grande surprise, le chemin est plus beau qu’on ne s’y attend, ombragé par des noyers et des chênes de belle futaie. À gauche, le gave d’Arrens roule dans son lit profond, sur la rive opposée, on voit Sirieys (Sireix) et Bun. Au fond de la vallée on découvre l’élégante chapelle de Pouey-la-hun. Au loin, des points de vue sur le pic du midi d’Azun et le pic de Gabisos. Tout plaît à Richard dans le village d’Aucun. Ses eaux sont belles, les pentes douces, la verdure vive et animée «On se croit transporté dans les Champs-Élysées, mais qu’on gravisse la montagne, à droite, et l’on va voir toutes les horreurs du Tartare. Le puits d’Aubès est un gouffre effrayant qui réalise ce que les anciens poètes ont dit de l’Averne. Il exhale de temps en temps une odeur de marée ce qui fait croire aux habitants qu’il communique à l’Océan. Ce gouffre est sur le chemin qui conduit de la vallée d’Azun aux Ferrières, village nommé ainsi à cause de ses mines de fer. D’après M. la Boulinière, elles alimentent les forges de M. le marquis d’Angosse». L’œil est étonné de voir tant de luxe au fond des montagnes, écrit notre voyageur au sujet du sol de granit de l’église de Pouey-la-hun, sa voûte et la richesse des dorures. La dévotion des habitants à certaines époques de l’année le frappe. On y porte des offrandes : beurre, lin et agneaux. Les étrangers y font un repas devant la porte de la chapelle où la vallée offre un aspect charmant. À l’est d’Arrens, vers la vallée de Labat, une sommité appelée Montjoie. De là, le voyageur y observera les beautés de la vallée d’Azun, soit les villages d’Arcizans (Arcizans-Avant) et Gaillagos dont les maisons paraissent à peine à travers les épais ombrages qui les couvrent et les beaux villages d’Aucun, Marsous et Arrens bâtis dans la plaine, à égale distance l’un de l’autre. À suivre…

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