42 – Guerre des Pyrénées : L’affaire de Maubourguet (suite 2)

Le récit d’un habitant de Maubourguet éclaire cette partie de la journée : « Alors les troupes françaises se retirèrent au bois du Marmajou qui est à un 1/4 de lieue de la ville et se joignirent à d’autres troupes qui venaient des côtés du Béarn ; elles s’embusquèrent dans le bois ; les Anglais continueront de défiler. Arrivées au Marmajou nos troupes bondirent sur leur avant-garde qui ne s’y attendant pas, sans doute, perdit beaucoup de monde et entr’autres un colonel qui a bien été regretté par ses supérieurs. Après environ deux heures d’une vive résistance, nos troupes quittèrent le bois et firent leur retraite sur Vic ; quoique l’affaire eût lieu en grande partie sur la route, cela n’empêcha de marcher les Anglais sur Vic au pas accéléré. Les Français les y attendirent encore. Plusieurs coups de canons furent tirés dans la rue d’entrée de la ville ; il y périt beaucoup d’Anglais et peu de Français ; un autre colonel anglais y trouva la mort ». Bock est refoulé en direction de Maubourguet et Berton rejoint Rabastens-de-Bigorre. Deux voies de repli sont possibles. La première, le pont de Lafitole sur l’Adour après la traversée centrale du Marmajou ou, plus bas, où s’offrent deux gués sur l’Adour. Le premier, aux Artigaus, probablement impraticable ce jour-là car il pleut sans discontinuer et le deuxième, près du pont sur l’Adour, sur le chemin de Rabastens de Bigorre. Le Marmajou n’est pas très boisé à cette époque, il est plutôt marécageux. Vic-en-Bigorre prendra la décision d’assainir la partie du bois qui lui appartient et de la replanter en janvier 1821. La fuite à cheval par le pont de Lafitole nous semble la plus vraisemblable. Elle est interprétée par quelques auteurs comme un renoncement ou, même, une faute. Dans son courrier à Clarke, le Mal ne formule aucun grief à son encontre, au contraire : « Monsieur le Duc, l’ennemi a décidé son mouvement sur ma droite hier après-midi au matin et il s’est porté avec la plupart de ses forces sur Maubourguet d’où la brigade de cavalerie aux ordres du général Berton a été repoussée, après avoir fait de belles charges ». Après ce dégagement, Bock revient au lieudit Baloc, à environ 2,5 km de la ville. A suivre…

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