Le 8 mars 1814, de son quartier général à Rabastens, le Mal Soult lance une proclamation aux soldats de l’armée des Pyrénées, ses propres soldats, mais, au-delà, c’est un appel à tous les départements traversés du Midi de la France pour un sursaut patriotique. Il y fustige l’armée de Wellington : “Soldats ! Le Général qui commande l’armée contre laquelle nous nous battons tous les jours a eu l’impudeur de vous provoquer et de provoquer vos compatriotes à la révolte et à la sédition. Il parle de paix et les brandons de la discorde sont à sa suite. Il parle de paix et il excite les Français à la guerre civile. Grâces lui soient donc rendues de nous avoir ainsi fait connaître ses projets ! Dès ce moment, nos forces sont centuplées et dès ce moment aussi il rallie lui-même aux aigles impériales ceux qui, séduits par de trompeuses apparences, avaient pu croire qu’il faisait la guerre avec loyauté”. Plus loin dans le texte, il blâme les habitants coupables d’accueillir et d’héberger l’ennemi : “Vouons aussi à l’opprobre et renions pour Français qui, pouvant se défendre personnellement, se prévalent de prétextes spécieux pour s’en dispenser, et ceux qui, par corruption ou par indolence, accueillent des déserteurs au lieu de les repousser avec indignation, et de les ramener dans les rangs. Dès ce moment il n’y a plus de lien entre eux et nous, et nous pouvons anticiper sur l’inexorable histoire qui portera avec exécration leur nom à la postérité !” La proclamation s’achève par un véritable cri de foi en l’aigle impériale et en la France “Quant à nous, notre devoir est tracé : Honneur et Fraternité ! Voilà notre devise. Combattre jusqu’au dernier les ennemis de notre auguste EMPEREUR et de notre chère France… Contemplons les efforts prodigieux de notre grand EMPEREUR et ses victoires signalées qui éterniseront le nom Français ; soyons dignes de lui, et alors nous pourrons léguer, sans tache, à nos neveux, l’héritage que nous tenons de nos pères. Soyons Français et mourrons les armes à la main plutôt que de survivre à notre déshonneur”. Si nous devions illustrer les qualités du militaire Soult, nous pourrions reprendre toutes ces lignes sans en omettre une seule. À suivre…