31 – Guerre des Pyrénées : L’approche des Pyrénées

Pour le Maréchal Soult, la stratégie du moment consiste à préserver l’effectif combattant qui peut être estimé à 25000 fantassins, 1000 cavaliers, autant d’hommes à pied et 38 pièces de canon. Le 12 mars 1814, Feltre, ministre de la Guerre, l’estime à 39000 hommes, déduction faite des pertes du combat d’Orthez et des troupes restées à Bayonne. Il faut aussi harceler l’adversaire par des combats violents mais brefs de manière à lui faire redouter un danger toujours présent. Se diriger vers Toulouse, tout en longeant les Pyrénées, peut présenter quelque avantage pour Soult qui est originaire du pays. Enfin, sauvegarder un tel effectif doit représenter pour l’Empereur l’ultime espoir d’un renfort venu du sud quand tout sera perdu. Le 1er janvier 1814, les Alliés ont franchi le Rhin, à Kaub. La poursuite de l’armée française commence et l’invasion de la France est imminente. Le combat coûteux mais victorieux d’Aire-sur-l’Adour ouvre la route à Wellington. Le Feld-maréchal est retardé dans sa poursuite du maréchal Soult car le pont de Saint-Sever a été détruit par la crue et ce n’est que le 4 mars qu’il sera réparé permettant le passage des divisions Freyre, Clinton et la grosse cavalerie arrivée en renfort. Pour tout compliquer, les cours d’eau débordent et les communications anglaises sont rompues. Ce contretemps permet à l’armée des Pyrénées de souffler un peu. Le maréchal Soult est dans une position critique. L’ennemi est redoutable depuis que des renforts lui sont parvenus par la mer, au Boucau. La difficulté majeure réside dans l’esprit d’indiscipline de son armée indignée par l’indifférence des populations traversées. Cette apathie patriotique est pourtant assez compréhensible. D’un côté, des réquisitions forcées qui s’égrènent jour après jour. De l’autre, l’armée des coalisés tenue par un encadrement intraitable pour les graves incartades de la troupe et précédée par un commissaire qui paye, sur place, en bonne monnaie du pays. Le bon sens populaire est implacable. Le 4 mars, Clauzel continue sa retraite sur Vic-en-Bigorre et Rabastens. Soult a perdu la trace des avant-gardes du Feld-maréchal. Il les attend sur la route de Pau à Tarbes. À suivre…

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