30 – Guerre des Pyrénées : Quelle route choisir ?

Soult a donné le signal du décrochage. D’Erlon et Reille se replient sur Sault-de-Navailles, Berton et sa cavalerie en direction d’Arthez, parallèlement à l’armée, jusqu’à hauteur d’Hagetmau dans les Landes et Harispe sur Rontun. “L’ennemi se retira dans un ordre admirable” dira Wellington. Des observateurs perfides déclarèrent que Soult fut aussi merveilleux stratège dans la retraite que médiocre tacticien ce jour-là. Mais, dans la défaite, que ne dit-on pas. Le 28 février, la ligne du repli est dessinée : Sallespisse, Sault-de-Navailles, Hagetmau, Saint-Sever et Aire-sur-l’Adour. Les ordres du Mal ne sont pas de tenir Aire-sur-l’Adour, coûte que coûte. Néanmoins, la perspective de perdre les magasins de riz et de farine de cette ville ainsi que les entrepôts de Barcelonne-du-Gers lui fait adopter un plan d’évacuation des précieuses denrées. Le Mal dispose ses forces de la manière suivante : le comte d’Erlon, renforcé par la brigade de cavalerie légère du général Berton, forme l’arrière-garde à Cazères-sur-l’Adour, le général Clauzel tient la ville d’Aire-sur-l’Adour avec le renfort des divisions Villatte et Harispe qui “couvrent” la route de Pau, Reille occupe Barcelonne-du-Gers. Devant lui, le Mal a trois directions de retraite : la route de Mont-de-Marsan à Bordeaux, celle de Condom à Agen ou remonter l’Adour jusqu’à Tarbes. L’attaque permanente des flancs et arrières des troupes alliées, tout en longeant les Pyrénées avec le secret espoir d’une apparition des troupes de Suchet, telle est la stratégie adoptée par Soult, acceptée par l’Empereur qui aurait préféré une retraite plus proche du Piémont pyrénéen avec, pour appui, la ville de Pau, de façon à pouvoir défendre Bayonne en cas de besoin. Mais le cours des événements infléchira, quelque peu, la ligne du retrait. Après le combat d’Aire-sur-l’Adour, le Mal fait en sorte de revenir sur la ligne de repli souhaitée par l’Empereur abandonnant d’autres routes possibles telles que celle d’Aire à Agen, par Condom ou celle de Vic-en-Bigorre à Toulouse, en direction d’Auch. La situation de l’armée des Pyrénées est délicate. En bon stratège, le Mal recule lentement et engage des combats limités. À suivre…

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