15 – Guerre des Pyrénées : Indemnités de réforme

Avant de quitter les remplaçants, le maire de Vic-en-Bigorre aura soigneusement noté tous les détails caractéristiques de leur visage : teint, position des yeux, grosseur du nez, etc. Cinq années plus tard, les classes aisées s’offrent l’indemnité de réforme dont le montant est, parfois, élevé. Le 14 janvier 1813, Louis de Monda, fils de Jean de Monda et de Rose Pujo, Philippe Darros, fils de Jacques Darros et de Jeanne Louise Carmouse, Marc Marie Giffard, fils de Jean Giffard et de Marie Agut et Jean Guillaume Ferrier, fils d’Arnaud Ferrier et de Marie Vigné, ont été réformés par le Conseil de recrutement départemental, au titre de l’année de conscription 1812. L’aristocrate Monda doit s’acquitter de la somme de 700 F, le notaire Darros : 700 F, le chirurgien Giffard : 750 F et le propriétaire Ferrier : 100 F. Il semble que le barème n’ait rien d’égalitaire et s’inspire de l’adage : à chacun selon ses moyens ! Les réformés sont prévenus, l’indemnité doit parvenir au bureau de la Préfecture, “de suite”, sinon l’amende pourrait grimper jusqu’à 1500 F ! Le tribunal civil de première instance du premier arrondissement des H.P, à Tarbes, juge sévèrement les conscrits retardataires. Joseph Rivière, né à Vic-en-Bigorre, le 30 avril 1792, est condamné à une amende de 500 F pour retard à l’appel de sa classe 1812. Le jugement est placardé en septembre 1812. Le 10 juin 1813, le commandant du 1er bataillon de la Garde nationale d’élite des H.P adresse un courrier au maire de Vic-en-Bigorre pour lui signaler la disparition de Bertrand Pedespan et Julien Pérès. Ils seront déclarés déserteurs dans quatre jours et dénoncés au directeur général et à la Gendarmerie pour les rechercher et les arrêter. Ils ne pourront regagner le bataillon qu’après jugement en Conseil de Guerre. Dans cette hypothèse, le commandant demande au premier magistrat de la ville de se charger de leur arrestation. Le ton se durcit à la fin de l’année 1813. Les réfractaires et insoumis sont recherchés activement. Retrouvés, ils sont incorporés dans les bataillons de la ligne. Cette décision émane du sénatus-consulte, du 15 novembre 1813. Soult accélère la formation des nouveaux arrivants. À suivre…

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