10 – Guerre des Pyrénées : Réquisitions en tous genres

La situation financière de l’Empire est calamiteuse. Prochainement, les Préfets ne percevront plus leur traitement. Il n’existe ni magasins, ni munitions, ni crédit pour s’en procurer rapidement. Vannsay, préfet des Basses-Pyrénées et ses collègues du Gers et des H.P envoient des commissaires à Bayonne le 16 juillet afin de connaître les besoins réels de l’armée. La réquisition est un système arbitraire. Mais saisir du grain au marché ou chez des particuliers ou encore commander chez des producteurs d’importantes quantités de fourrage ou de paille de couchage, sans contrepartie financière tangible, dresserait contre l’État le plus bienveillant des patriotes. Pour ajouter à l’incurie du moment, l’administration militaire se montre incapable d’organiser les transports. Les réquisitions sont condamnées par tous les observateurs qui les ont vus s’exécuter en Espagne où elles furent fréquemment appliquées depuis 1808. À la fin de décembre 1813, le département des H.P, cité pour son civisme et son patriotisme, s’acquitte des réquisitions pour un montant s’élevant à 1200000 F, sans compter les frais de transport. Au mois d’août, le préfet d’Arbaud-Jouques a adressé une lettre aux maires de son département : “J’ai lieu de craindre, Messieurs, que les communes des départements voisins, imposées dans la répartition des foins et paille, pour l’armée d’Espagne, ne cherche à acquitter leurs contingents, en venant acheter la denrée dans le département des H.P où la donnent à l’entreprise des particuliers qui y habitent et qui se pourvoiraient sur les lieux mêmes. Il arriverait bientôt que le département ne puisse point compléter par lui-même les réquisitions dont il se trouve frappé”. Au milieu d’août, les récoltes du département des Basses-Pyrénées sont consommées. Le maïs, qui sert de pain pour la grande majorité des habitants, est donné comme nourriture aux chevaux au lieu de l’avoine. Le 28 août, deux nouvelles réquisitions de foin sont ordonnées. Le 20 septembre, le canton de Tarbes est frappé de 1100 quintaux et la ville de 240 quintaux. Une légère réduction a été obtenue sur le contingent de la ville à cause de “la perte éprouvée par l’effet de grêle”. À suivre…

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