Le 17 janvier 1809, l’Empereur regagne Paris à bride abattue. Il s’est absenté près de trois mois et l’Autriche se fait de plus en plus menaçante. Dans la nuit du 18 au 19 janvier, il couche quelques heures à Marrac. Il a donné des ordres pour que Bayonne ne connaisse pas ce retour précipité. Dans l’après-midi, il regagne les Tuileries. Il ne reviendra plus à Marrac. Le 21 février 1809, le maréchal gersois de Lectoure, Jean Lannes, fait chuter Saragosse, ultime épisode de son parcours de gloire avant le choc funeste qui l’emportera le 22 mai, à Essling. Le siège dure trois mois, fait 50000 morts chez l’ennemi mais coûte à nos troupes 3000 tués et 5000 blessés. La ville est en ruines. Lannes écrit à l’Empereur : “Sire, c’est une guerre qui fait horreur”. Sur le théâtre des opérations, un homme fait beaucoup parler de lui. Arthur Wellesley, marquis de Wellington, né à Dublin en 1769, se voit confier le commandement en chef des forces anglo-portugaises, au mois d’avril 1809. Le 26 décembre 1809, Barbier, commissaire ordonnateur de la 10e division militaire, informe Broquère, commissaire des Guerres à Tarbes, qu’un fort contingent de prisonniers de guerre, provenant de la bataille d’Ocana, va arriver incessamment à Bayonne. Il est constitué de 1500 prisonniers que l’on dirigera vers Rouen, 1500 vers Amiens, 800 vers Lequesnoy, 1200 vers Tarascon, 9200 vers Autun. Broquère informe à son tour M. de Castelnau, maire de Tarbes, du passage en ville de 14000 prisonniers de guerre. Une première colonne de 1000 malades se présente le 27 décembre et une deuxième de 3000 hommes, dont plus de la moitié est malade, suit les 29 et 30 décembre. Le commissaire demande d’assurer les vivres et le couchage dans des bâtiments fermés, conformément au règlement du 10 Thermidor, an X, la paille de couchage, le pain et les ustensiles nécessaires à la cuisson des aliments étant fournis par les communes. Les colonnes de prisonniers arrivent des Basses-Pyrénées par le pays Basque ou par le col du Somport, via Oloron et transitent par Tarbes devenu le passage obligé de ces cohortes de malades, blessés ou mourants, en quête d’un hôpital, havre de repos pour ces soldats épuisés. À suivre…