22 – Pétronille enterre Aymeric de Rancon

Les Avignonnais se barricadèrent dans leur ville craignant un sac de la troupe et obligèrent les croisés du roi de France à emprunter un chemin difficile. Le souverain ne supporta pas cette offense et fit placer autour des remparts de la ville catapultes et mangonneaux. Les combats furent violents et les habitaient résistèrent de leur mieux. Néanmoins, devant la masse armée, l’issue ne laissait pas de place au doute. Et pourtant, la chaleur accablante de ce printemps-là occasionna une épidémie de dysenterie grave… André Delpech précise : « Les premiers corps eurent droit à certains égards; puis, quelques jours plus tard, les dernières dépouilles finirent dans la fosse commune ». Le siège d’Avignon s’acheva le 12 septembre 1226 avec la capitulation de la ville. La dysenterie avait fait des ravages : plus de 2000 morts dans l’armée du Roi ! Nunyo-Sanchez, l’ex-mari de Pétronille chevauchait à présent pour Louis VIII. Quel retournement de casaque, lui qui lutta victorieusement contre Simon IV de Montfort au siège de Lourdes. De comte du Roussillon et de Cerdagne qu’il était, le souverain en fit le vicomte de Fenouillède et de Peyrepertuse, près de Perpignan. En 1239, à court d’argent, il revendra Peyrepertuse au Roi pour 20000 sols melgoriens. Il décédera le 19 janvier 1242 sans descendance. Venait-il de récompenser le 2e mari de Pétronille que Louis VIII ressentit les premiers symptômes de la dysenterie. Il regagna Paris par le Massif Central avant son décès, le 19 janvier 1242, au château de Montpensier, dans le Puy-de-Dôme. L’historien déclare : « La vague déferlante des croisés s’était brisée sur les remparts d’Avignon ». Pétronille apprit le décès de son 4e mari, de la dysenterie. Avant de regagner ses terres bigourdanes, elle régla la succession d’Aymeric Rancon qui, pour elle, consistait en un maigre douaire reposant sur quelques terres. Pour l’occasion, elle fit la connaissance de beaucoup de barons poitevins et charentais. Et l’on peut supposer, à la suite d’André Delpech, que c’est dans ce contexte qu’elle fit la connaissance de son cinquième mari. Probablement jugée traîtresse à l’Occitanie, elle n’était pas pressée de revenir en Bigorre. À suivre…

Laisser un commentaire