21 – Pétronille séparée de ses filles

Le pape Honorius III n’accepta pas les conditions de Louis VIII, roi de France. Par tactique, il décida de s’arranger avec le comte de Toulouse et les Occitans. Amaury de Montfort décida de garder ses nièces Alix et Pétronille de Montfort. Il n’était pas question de confier l’éducation des fillettes à Aymeric de Rancon, nouveau comte de Bigorre. Et Pétronille dans tout ça ? On ne lui demanda pas son avis, comme d’habitude, et sa douleur fut immense d’être séparée de ses enfants lorsqu’on « l’invita » à suivre son quatrième mari qui souhaitait connaître ses domaines du Limousin. En Ile-de-France, Louis VIII et Amaury de Montfort attendaient toujours les décisions de Rome. André Delpech nous raconte dans le détail le jeu du chat et de la souris entre les deux protagonistes majeurs : Rome et Paris. Le jeune Henri III d’Angleterre réclama au roi de France les domaines que son père Philippe Auguste  avait enlevés à la couronne anglaise et qu’il soutenait auprès du Saint-Père Raymond VII de Toulouse. Le 4 avril 1224, prétextant une prochaine croisade en Orient sous le commandement de Frédéric II de Hohenstaufen, Honorius III annula la croisade albigeoise. La fureur de Louis VIII… Le 25 février 1225, mourut Bernard IV de Comminges, père de Pétronille de Bigorre. « Pendant deux ans, on laissa croire aux Occitans que l’Église pouvait être clémente avec eux ». Louis VIII se préparait pour reprendre ses terres méridionales que lui avait cédées Amaury de Montfort. Et les barons du Midi supputaient, déjà, tous les malheurs qui allaient s’abattre sur eux. Les clergés locaux ne manquaient d’ajouter deux bûches dans le brasier qui couvait. L’armée croisée commence à se rassembler à Bourges. Aymeric de Rancon est heureux d’y retrouver Amaury de Montfort qui lui donne d’excellentes nouvelles des fillettes de Pétronille. Le 17 mai 1226, la troupe quitte la ville. Le 28, elle est à Lyon. Elle descend vers le Midi en longeant la rive gauche du Rhône. Les cavaliers et les hommes descendent par des chemins praticables et les lourds bagages se déplacent sur l’eau. L’armée arrive à Montélimar puis poursuit jusqu’à retraverser le fleuve en Avignon, le dimanche 6 juin 1226. À suivre…

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