Avril 1216 – Philippe Auguste reçoit l’hommage de Simon IV monté à Paris pour le comté de Toulouse, la vicomté de Béziers-Carcassonne et le duché de Narbonne. Leurs combattants étant assez nombreux, les comtes de Toulouse assiégèrent le château de Beaucaire tenu par les Croisés. Le clan Montfort suppléa à l’absence de Simon IV nous dit André Delpech qui fournit un maximum de détails historiques sur cette croisade longue et meurtrière. Amaury IV aîné et Guy cadet des Montfort tentèrent de dégager le château du blocus occitan. Malgré le retour du père, les Croisés ne purent redresser la situation et le 24 août 1216 abandonnèrent la garnison. Montfort se vengea sur Toulouse. Il isola le château Narbonnais et fit abattre les fortifications de la ville. Dans la foulée, si j’ose dire, il mit sous sa coupe le Comminges. Pétronille de Bigorre voyait l’envahisseur lui ravir une part de son héritage paternel commingeois. De plus, Montfort détenait encore quelques villages bigourdans saisis en 1212. Nommé comte de Toulouse et duc de Narbonne, Simon décida de marier son fils Guy à l’unique héritière de « la Comté » Pétronille de Bigorre pourtant mariée à Nunyo-Sanchez du Roussillon. Il fallait pour cela trouver une astuce juridique pour annuler le mariage. On peut faire confiance à tout le clergé local, favorable à Montfort, pour trouver un lien trop proche de parenté entre les époux et annuler l’union. Nunyo-Sanchez fut victime des « Statuts de Pamiers » du 1er décembre 1212 qui interdisait « à toutes dames nobles, veuves ou héritières possédant forteresses ou châteaux, d’épouser d’ici à dix ans un indigène de cette terre sans l’autorisation du comte (Montfort) ». En revanche, ces « dames » pouvaient épouser des Français à leur gré sans demander l’autorisation du comte. Seulement quatre années s’étaient écoulées… Et ces statuts s’appliquaient aux terres de conquête; c’était le cas du Comminges et une partie de la Bigorre. Au remariage, Pétronille était incontestablement « Noble Dame », « héritière » virtuelle du Comminges, possédait « châteaux » et « veuve » du Béarnais. Manquait l’autorisation de Montfort. Les évêques dirent « Défaut de consentement ». À suivre…