1 – Pétronille aux cinq maris

Pour respecter l’esprit « Mémoire de la Bigorre » de ces chroniques hebdomadaires que de nombreux lecteurs me disent apprécier, je vais aborder, dorénavant, des séries étalées dans le temps : Moyen Âge, Révolution, Ier et IIe Empire, Époque contemporaine. La première série s’attache aux basques de Pétronille de Bigorre, la princesse aux cinq maris, dont l’ouvrage d’André Delpech « Pétronille de Bigorre, une princesse d’Oc et d’Oïl » – Éditions J&D – 1996 – nous entraîne dans l’intimité de Pétronille et retrace sa vie privée et publique, tout au long du XIIIe siècle. André Delpech est Président de la Société Toulousaine d’Études Médiévales, membre de l’Association des Amis des Archives de la Haute-Garonne et du Centre d’Études Cathares de Carcassonne. Il déclare : « Si les journaux à sensation avaient existé au XIIIe siècle, la comtesse Pétronille de Bigorre et ses proches auraient bien souvent fait les gros titres. Mais faute de tels écrits, c’est à une longue et minutieuse enquête dans de vieux parchemins qu’il a fallu se résoudre ». L’auteur a glané des documents émanant des cours royales aragonaise, navarraise, anglaise, française, sans oublier le Saint Empire romain germanique et la chancellerie papale. Cet ouvrage de référence sur la comtesse Pétronille souligne : « Tout autant que les guerres, la politique matrimoniale médiévale a sacrifié les légitimes aspirations de très nombreuses femmes-enfants sur l’autel de l’expansion territoriale ». Glissons-nous doucement dans cette saga médiévale. En fin d’année 1181, Bernard IV de Comminges vient de rentrer dans son château de Muret, aujourd’hui mairie de la commune. Depuis la terrasse de la plus haute tour, il voit la Garonne au pied de la fortification et les petites embarcations qui gagnent les ports de la proche Toulouse. En se retournant, il aperçoit la cime bleutée des Pyrénées. Là, à la pensée de son récent mariage, il sourit. Il revoit la demande en mariage de Stéphanie dite Béatrix IV, comtesse de la Bigorre voisine et vicomtesse de Marsan. En fait, précise l’auteur, le Comminges était étouffé par ses deux puissants voisins. À sa droite, le comté de Foix et, à sa gauche, le comté de Bigorre. À suivre…

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