François Verdier : le « Jean Moulin » du Sud-Ouest

« Je suis Charlie » : Mot d’ordre coureur entre République et Nation que n’aurait pas désavoué François Verdier l’homme honnête, le résistant, l’unificateur (1). François Verdier est né le 7 septembre 1900 à Lézat-sur-Lèze (Ariège). Son père, Paul Verdier, est forgeron et sa mère, Maria Serres, est une femme élégante et attentive à cet unique fils. La famille déménage à Toulouse, en 1911. École primaire supérieure de garçons puis lycée de garçons de Toulouse, Brevet de capacité pour l’enseignement primaire; il aurait pu devenir instituteur. Mais son père en fait un négociant en machines agricoles. Service militaire dans l’artillerie lourde et, en 1914, il rejoint le 89e R.A.L pour renforcer la 4e Armée. En 1919, Il reprend son activité civile dans un monde agricole en pleine mutation et sillonne l’immense région du Midi toulousain. Bon vivant avec ses copains de l’Isle-Jourdain, il rencontre la séduisante Suzanne Cartan et se marie en avril 1924. Chasseur invétéré, il honore comme il se doit les troisièmes mi-temps du club local de rugby. En 1925, Jacques, son premier fils, vient au monde. Verdier fréquente les grandes foires de Tarbes à Rodez, Figeac à Saint-Gaudens. Son carnet d’adresses et sa réputation enflent. Il fait la connaissance de Jeanne Lafforgue, à Saint-Orens (Gers). C’est la passion avec cette sémillante institutrice parisienne venue exercer au village. En 1929, il l’épouse. En 1933, il est riche et crée sa propre entreprise. Manifestations réactionnaires de 1934, grèves de 1938, événements d’Espagne, dès juillet 1936. En 1939, François Verdier est un notable de Toulouse, dignitaire de la franc-maçonnerie, secrétaire fédéral des droits de l’homme, juge au tribunal de commerce, industriel reconnu. Unificateur des Mouvements Unis de la Résistance, il sera arrêté, horriblement torturé et achevé en forêt de Bouconne, en janvier 1944. Je laisse au lecteur le soin d’apprécier un récit exceptionnel de clarté enrichi par une documentation remarquable. Un grand livre sur la Résistance dans le Sud-Ouest de la France.

  1. « François Verdier – l’homme honnête, le résistant, l’unificateur » – Élérika Leroy – 255 pages – novembre 2014 – Éditions Privat – 18 €.

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