79 – Us et coutumes dans les H.P

Les vendanges – Le 28 octobre 1621, à Vic-en-Bigorre, on régla le salaire des vendangeurs, à savoir trois sols par jour pour ceux qui seraient au pressoir et six liards pour ceux qui cueilleraient le raisin avec défense aux habitants d’en donner davantage sous peine d’écoper dix livres d’amende. Ces salaires ne nous parlent pas, aujourd’hui. Retenons que la femme est moitié moins payée que l’homme. Cet écart sera aboli dès 1790. Les vendangeurs et vendangeuses recevront 4 sols pour leur journée de labeur. Au pressoir, les hommes et les fouleurs et fouleuses de la vendange dans la cuve, recevront 10 sols. La nourriture quotidienne consistait en une soupe de haricots, fèves, mouton, fromage et pain fait d’un blé le plus chargé de vesces, avarié. L’expression populaire « pa de brenho » – grossier comme du pain de vendange – désignait quelqu’un de grossier, précise Norbert Rosapelly. Dès le matin, auprès des chars portant d’immenses cuves, se pressent des ouvriers de tout âge, criant, hurlant, jurant, interpellant d’autres camarades juchés sur d’autres chars et lançant des lazzis au bouvier maladroit frôlant leur char. Les hautains, clos d’impénétrables haies, ouverts à tout venant, sont envahis par des bandes joyeuses et bruyantes pendant qu’en ville retentissent les coups de maillet des tonneliers. Le vin ruisselle dans les pressoirs, jaillit sous les pieds des fouleurs (troulhayres) qui plongent jusqu’aux genoux dans ce bain onctueux. L’air s’emplit d’une réconfortante odeur et le va-et-vient des chars aux cuves débordantes de grappes continue sur les routes ombragées. « La récolte terminée, des pampres de croûbis sucrés, de rousiats dorés, de crouchen juteux, mis en réserve, on entoure la dernière cuve de festons capricieux, on tresse des couronnes, on forme des croix que l’on fixe sur les semalès – longs et gros bâtons avec lesquels deux hommes portent à la cuve la comporte dans laquelle les vendangeurs vident les paniers – plantés au sommet de la cuve ». L’assemblée communale fixait la date de la vendange sur le rapport d’experts. À Vic, le ban des vendanges, publié à son de trompe, a disparu depuis 1870. À suivre…

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