75 – Us et coutumes dans les H.P

Marchés et Foires – Ils existent depuis des temps immémoriaux dans toutes les villes anciennement fortifiées. Les marchands se trouvaient, dans l’enceinte de ces villes, à l’abri des coups de main que perpétraient avec hardiesse les bandes de pillards. À Vic-en-Bigorre, les Consuls veillaient au maintien de l’ordre les jours de marché. Les principales foires de Bigorre étaient désignées par le nom du saint du jour. Elles coïncidaient avec les principales opérations agricoles, changement de métairie, mise à l’engrais du bétail, départ ou retour de la montagne, reprise des travaux de labour, etc. Les marchés et les foires étaient les plus fréquentés de la mi-septembre à la fête des Cendres. Depuis le XXe siècle, on ne se rendait plus aux marchés à pied ou à cheval; les jeunes gens utilisaient la bicyclette. Des voitures rustiques (las carretos) desservent les localités où se tiennent les marchés mais sont fort légères et sur ressorts. Des voyageurs s’installaient sur le siège de devant avec le conducteur – fréquemment une femme – ceux qui sont assis aux extrémités de la banquette les jambes saillantes, dans le vide. Le contrepoids est fait à l’arrière par des caisses de marchandises sur lesquelles se juchent d’autres voyageurs. Dans l’intérieur de la voiture, s’entassent, s’encaquent des voyageurs en surnombre. Ce n’est qu’après de patients efforts, tellement on a été serré, que chacun reprend, à l’arrivée, la libre disposition de ses jambes. Ces détails précis sont donnés par Norbert Rosapelly qui a fréquemment pris place sur ces véhicules. « Que de braves gens on coudoie sur ces voitures ! Quelles langues bien effilées on entend en cours de route ! Chacun cause de ses affaires et surtout de celles des autres. Les choses et les gens sont passés en revue en termes dont est bannie toute indulgence; les événements du jour sont commentés avec bon sens. Quelles bonnes histoires on y raconte ! Les plus vertes, les plus pimentées, obtiennent toujours un franc succès, provoquant de larges éclats de rire ». Le folkloriste à toujours l’œil acéré et les petits travers de ses compatriotes ne lui échappent guère. À suivre…

 

Laisser un commentaire