66 – Us et coutumes dans les H.P

Germs et Foire de domestiques – Norbert Rosapelly raconte : « Deux fois par an, à Luz où les pasteurs étaient nombreux, c’était la cérémonie des Germs. Vers la fin du mois de mai, quand la neige commençait à disparaître des sommets, les troupeaux sortaient des granges (germs). Chaque propriétaire marquait ses bêtes de son initiale au moyen d’une peinture rouge. On ornait le bélier conducteur de festons multicolores, le pâtre enfilait ses plus beaux habits, le chien aussi était enrubanné et la foule, hommes et troupeaux, se réunissait au son des musettes et d’une espèce de lyre bâtarde que l’on frappait avec une baguette sur la place publique de l’endroit. Là, on dansait et festoyait toute la journée. Le lendemain, après avoir entendu la messe du départ, quand le prêtre avait donné sa bénédiction aux troupeaux, les gardiens qui partaient pour un exil de cinq mois, embrassaient les assistants. Ceux-ci leur remettaient les provisions d’usage dans lesquelles le chien comptait toujours pour une ration, et le bétail se dirigeait vers la montagne jusqu’à ce que l’hiver, étendant son froid manteau sur les pics, le ramenait aux Germs avec les mêmes cérémonies ». Au mois de juin, la Foire annuelle de domestiques se tenait à Castelnau-Magnoac, Bonnefont, Monléon-Magnoac, Trie sur Baïse, et dans le Gers. Elle réunissait une catégorie d’ouvriers agricoles que l’on nommait estivandiers qui louaient leurs services pour effectuer les travaux de la moisson, estive ou métive. Ils moissonnaient, dépiquaient et nettoyaient le grain. Ils étaient payés en nature, à la coussure, à raison d’un sixième de la récolte. L’engagement avait lieu à la Sainte-Croix du mois de mai. Le cours d’embauche des estivandiers était le suivant : 3,75 à 4 F par jour et nourris. Les jeunes gens de 14 à 17 ans : 250 à 320 F l’an; ceux de 18 à 25 ans jusqu’à 45 ans : 500 à 600 F l’an. Déjà, en 1908, l’estivandier se faisait rare. Si bien que dix propriétaires se disputaient l’embauche d’un ouvrier. Les foires se tenaient du début à la troisième semaine du mois de juin. Le populaire répugnait à se marier au mois de mai car c’était… le mois des ânes. À suivre…

 

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