Achille Viadieu

L’auteur nous entraîne au cœur de la Résistance toulousaine, à la suite d’un homme pris dans le tourbillon des années noires (1). Le 26 juin 1940, Achille Viadieu découvre les clauses de l’armistice avec l’Allemagne et l’Italie dans La Dépêche. Né à Castelnau-Durban dans l’Ariège, le 11 mars 1911, il vient d’être démobilisé du bataillon de l’air 153 Toulouse-Pérignon. Juriste de formation, il est simple employé à la SNCF.Facturations, écritures comptables, travail gris dans l’ombre et l’anonymat. Dans les premières pages d’un récit bien documenté, l’auteur campe la période d’occupation et les personnages qui feront irruption dans la vie du héros. Il y a de tout : collabos, principalement Marcel Déat, plus une ribambelle de miliciens avides d’argent et haineux des juifs, chefs résistants : Paul Paillole, Marcel Taillandier, amis proches : Bajon, Michel Chevalier, personnage fictif dans le roman. Après une minutieuse description de l’activité des sections allemandes, notamment la Gestapo qui harcèle la Résistance, dès la fin 1942, Achille Viadieu est contacté par Marcel Taillandier du réseau Morhange qui reçoit ses ordres d’Alger. Il donnera son accord si Aline, son épouse, acquiesce. Ce qui lui est demandé : s’infiltrer au sein des services collaborationnistes et renseigner la Résistance car la Gestapo de Karl Müller a toujours un coup d’avance dans cette chasse mortelle. Un vrai sacrifice pour un double jeu patriotique. Les amis, les voisins, le reste de la famille, seront laissés dans l’ignorance et jugeront ce « traître », ce « salaud ». Aline dira oui et le vide se fera autour d’eux. Achille infiltre le RPN de Déat et bientôt il livre, par ruse, les miliciens les plus sanguinaires au QG résistant du château de Brax qui les élimine. Discrétion, audace, courage et même une pointe d’insouciance…Ce bel ouvrage de témoignage se lit comme un polar, le suspense est à chaque page. L’écriture est d’une grande sensibilité et transcende ce récit qui nous permet de découvrir un héros toulousain qui aurait pu rester anonyme.

 

 

(1) « Achille Viadieu, d’ombre et de courage » Claude Faber – Éditions Privat – avril 2013 – 19 € TTC.

 

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