54 – Us et coutumes dans les H.P – Ballade et Baladins

Dans l’arrondissement d’Argelès, il existait une danse ancienne que l’on nommait ballade. Elle avait lieu entre jeunes gens de chaque village, à l’époque du carnaval et dans les fêtes locales. « Chacun d’eux était en bas et culotte avec une veste courte ou même en bras de chemise dont le col était rabattu, la tête nue et poudrée, le corps décoré de rubans de diverses couleurs, placés en sautoirs et en nœuds. Chaque bande partait de son village ayant en tête une espèce de prud’homme ou vieillard, qui, étant autrefois le plus leste et le plus renommé des balladeurs de son temps, était le dépositaire d’un drapeau qu’il confiait au plus digne, lorsque la troupe était parvenue aux limites de la commune. Ce drapeau, petit et léger, était de taffetas bleu, rose ou blanc. Les jeunes filles accompagnaient les danseurs jusqu’à la borne; chacune d’elles plaçait sur le cœur de son amant un ruban qui, par là, se distinguait de ceux des mères et des sœurs, et elle lui recommandait la sagesse. Au retour, elles allaient toutes en corps les recevoir à l’entrée de la commune, et les conduisant sous le toit paternel, où des baisers et des caresses étaient la récompense de ces agiles danseurs ». Norbert Rosapelly n’est pas avare de détails. « Chaque ballade s’en allait au rendez-vous et revenait dans son village en sautant et dansant au son des flageolets, des musettes et des tambourins, toujours le drapeau en tête. Celui qui le portait le faisait circuler autour de son cou, de ses bras et de son corps. Il l’agitait en l’air, à ses côtés, les musiciens. Tous les autres suivaient à la file, en sautant et dansant en mesure, sur un air monotone qui ne variait jamais ». Cette danse durait la journée. Les balladins recevaient en don des ménagères du beurre, des œufs, du jambon et de la farine; les danseurs faisaient un repas en commun le lendemain de la fête. La ballade était en usage à Aucun, Sazos, Luz, en 1887. Couverts de larges bérets, de gilets et de pantalons blancs, tous bariolés de la tête aux pieds de rubans multicolores, les danseurs se promenaient  dans les villages recueillant les dons des jeunes filles et des ménagères. À suivre…

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