39 – Us et coutumes dans les H.P – Sonnerie des cloches

Pour conjurer l’orage, la sonnerie des cloches est en usage dans maintes localités de Bigorre. À Vic-en-Bigorre, clergé et municipalité avaient essayé d’y remédier mais la population s’y opposait, précise Norbert Rosapelly. Avec raison, semble-t-il. Pendant une sonnerie d’orage, en 1876, le clocher fut consumé par la foudre. Le 19 mai 1817, dans la commune d’Estampures, un orage d’envergure menaça la commune. Une foule d’habitants se réunit à l’église. Le nommé Pinot se posta au clocher, mit la cloche en branle; quelques instants plus tard, le tonnerre tomba sur l’édifice, foudroya le sieur Pinot, puis, s’introduisant dans l’intérieur de l’église, cassa le bras à un enfant et blessa grièvement deux autres personnes. À Vic, tous les deux ans, le sonneur faisait deux collectes fructueuses après le dépiquage du grain et les vendanges, en paiement des sonneries qui avaient préservé les récoltes de la grêle. À Grézian, en 1615, il fut fait des « conditions pour ceulx qui voudront prendre à soner les cloches », à savoir « de donner de jour et de nuit contre la tempete quand besoin sera ». En 1783, l’enquête « État des Paroisses », diligentée par le clergé du diocèse de Tarbes, nous fixe sur l’usage des cloches en Bigorre. Il est posé des questions aux curés des villages sur l’attitude des paroisses pendant l’orage. Fait-on les exorcismes ou autres prières différentes de celles prescrites par le nouveau rituel ? À Orleix, à l’appel du carillonneur, on gagne l’église pour y faire les prières prescrites. À Sabalos, on s’y rend au son de la cloche et l’on porte la croix en procession autour du cimetière tout en chantant les litanies des saints ou Miserere, ou des exorcismes et prières prescrites. À Souyeaux et annexe, les paroissiens sont très superstitieux dans les événements, ce qui attire des propos indécents contre les ecclésiastiques et même des disgrâces, la population se répand en blasphèmes et imprécations, les prêtres suivent exactement ce qui est prescrit dans le nouveau rituel. À Ouzous, le curé ne se rend pas à l’église pendant l’orage, il est menacé de mort. À suivre…

 

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