9 – Us et coutumes dans les H.P – Mariage – Noce (suite 3)

À la fin du dîner de noce, les femmes qui ont préparé le repas et celles qui l’ont servi passent derrière les invités et chantent le « jougla ». L’une porte une assiette pleine de son ou de farine, l’autre, sur un plat, une patte de dinde, une brosse, un miroir; une troisième, une serviette et une sébile. Norbert Rosapelly précise qu’immanquablement il y a toujours quelque invité récalcitrant qui ne veut pas payer le « jougla » malgré la menace d’être poudré. Alors, au milieu des éclats de rire de l’assistance, les « jougladères », après lui avoir passé la serviette autour du cou, lui saupoudrent la tête de farine, emmêlant les cheveux avec la patte de dinde. Forcé d’acquitter son obole, le réfractaire voit les chanteuses s’affairer autour de lui et réparer, avec un soin minutieux, le désordre de sa chevelure jusqu’à ce que, après un coup d’œil jeté sur le miroir, il se déclare satisfait. Enfin, commence le bal. Aujourd’hui, les bruyants orchestres aux décibels surpuissants et monocordes remplacent la flûte et le tambourin de l’époque dont les airs agrestes suffisaient encore dans les villages reculés. Les contredanses étaient chantées par les danseurs et les spectateurs. À Séméac, « pendant que le quatuor quêteur chante sous le toit des mariés son refrain solliciteur, les cloches argentines de l’église en sonnent joyeusement l’air connu du pays et dans tout le village et aux alentours, avertis par cette sonnerie, les gens qui ne sont pas de la noce prennent indirectement leur petite part à la fête et répètent, les uns aux champs, les autres dans la chambre, au jardin ou dans la basse-cour où picorent les poules, à côté du bassin aux canards : «  »Boulèt-nous paga lou jaula, Jauli, jauli, Aùtamen québ bam poudra, Jauli, jauli, da » (Charles du Pouey dans la revue « La Province ») ». On peut situer ces traditions festives dans une fourchette de temps allant de 1870 à la première guerre mondiale. À suivre…

Laisser un commentaire