Les changements climatiques mesurés à l’échelle du massif pyrénéens auront un impact sur la vie des hommes, l’économie et le milieu naturel (1). L’auteur nous entraîne dans une patiente recherche des climats sud et nord pyrénéens soutenue par des photos sublimes de glaciers et inquiétantes par leur remontée trop rapide vers les sommets. En 1991, le glacier de la Maladeta a été choisi par le ministère de l’Environnement espagnol comme référent. En juin 2001, une équipe multidisciplinaire est en place pour mesurer le manteau neigeux du printemps. Les carottes appelées « petits chorizos » sont pesées. Sur le versant français, Ossoue au Vignemale a été choisi comme glacier témoin. Constatations : les glaciers sud et nord maigrissent trop à l’étiage. Depuis 2001, Pierre René, glaciologue réputé, compte 44 glaciers « véritables » dont la superficie est supérieure à 2 ha. En 2007, les « véritables » ne sont plus que 12 ! Ces étés, redevenus parfois caniculaires (2003), diminuent le débit des rivières, réchauffent l’air, aident à la prolifération des algues et font souffrir le milieu aquatique. La Garonne en est témoin. Les barrages viennent à leur secours, 51 millions de m3 d’eau sont lâchés. Mais l’hydroélectricité, la consommation humaine et la culture intense du maïs dans notre Sud-Ouest demandent toujours plus d’eau. La couche d’ozone protectrice se réduit-elle ? Oui, certainement, mais les réponses ne sont pas simples et le grand mérite de cet ouvrage est de nous faire comprendre tous les paramètres du mouvement des glaciers, des gaz à effet de serre avec leur corollaire, la montée des températures, la modification de l’hydrologie, la migration envisagée des espèces, les conséquences sur l’économie et notre mode de vie. Et tout ceci avec l’avertissement solennel des scientifiques aux États sceptiques : l’élimination de la concentration du CO2 sera très lente. Un grand ouvrage de vérité salutaire.
(1) « Pyrénées – A la croisée des climats » – Santiago Mendieta – Éditions Privat – octobre 2011 – 32 .