Jaurès, l’architecte de la République

Nous avions déjà chroniqué Jaurès paysan et l’intégrale des articles écrits par le tribun dans la Dépêche, de 1887 à sa mort tragique (1). Acteur résolu de l’unité des socialistes et des radicaux dès qu’il s’affirme résolument socialiste, en 1892, alors qu’il se reconnaissait volontiers du « Centre gauche ». Il se bat pour la Démocratie et la laïcité à l’École primaire. Son combat est fatalement anticlérical d’où son engagement, plus tard, pour la séparation de l’Église et de l’État. Les radicaux étant classés individualistes, Jaurès « oppose les vertus de l’action collective » des socialistes. Le séparateur des deux camps ? La propriété collective des moyens de production pour ceux-ci, la défense de la propriété individuelle pour ceux-là. Positivisme et référence marxiste s’affrontent « mais des deux côtés, une référence républicaine claire, une volonté d’assumer l’héritage révolutionnaire de 1789 ». Élu en 1885 sur une liste d’Union républicaine, son premier mandat de député du Tarn se passe « dans l’ombre de Jules Ferry ». Il l’accompagnera dans sa politique colonialiste aux dépens d’une reconquête des provinces perdues en 1870. Son cousin, l’amiral Benjamin Jaurès, disait de lui qu’il allait « à la politique comme le canard va à l’eau ». Il mènera de grands combats pour la justice, l’unité des socialistes ou les grandes réformes sociales. Tombé sous les balles de Villain, le 31 juillet 1914, ses adversaires radicaux, Georges Clemenceau en tête, reconnaîtront sa grandeur, son désintéressement, sa pureté dans l’engagement. Faisant alliance, pour un temps, avec « le Tigre », il se distingueront en soutenant le condamné Dreyfus. Un excellent ouvrage pour ceux qui veulent tout savoir sur cet « Architecte de la République ».

 

(1) « Jaurès et les radicaux – Une dispute sans rupture » – Jean-Michel Ducomte, Rémy Pech – Editions Privat – juin 2011 – 16 €.

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